27 octobre 2022

LE RESPECT DU LIBRE CHOIX: BIENVEILLANCE OU INDIFFÉRENCE?

 



« L’égarement, c’est mon choix », dit la brebis perdue à son berger.

Quand les minorités, du seul fait qu’elles sont minoritaires, ont raison contre la majorité qui a tort du seul fait qu’elle est majoritaire, il y a un problème. La Cité politique ne sera jamais une conjonction de minorités revendicatives.

L’idéal démocratique, qui était fondé à l’origine sur cette belle idée que le pouvoir se devait d’être délégué par consentement de la majorité, est devenu un idéal exactement contraire, dans lequel le souverain bien ne saurait être que le règne des minorités.

La parabole de la brebis perdue citée dans l’évangile de Luc : « Si l’un d’entre vous a cent brebis et qu’il en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve ? » est ainsi poussée à l’absurde : il ne s’agit plus de laisser provisoirement les quatre-vingt-dix-neuf brebis dans le désert, mais de les abandonner à leur sort pour de bon, de donner la houlette du berger à la brebis perdue, brebis égarée qu’il n’est plus question de retrouver, mais de conforter dans son égarement. « L’égarement, c’est mon choix », dit la brebis perdue à son berger. Et notre société ajoute : malheur à qui voudrait contester le libre choix de la brebis minoritaire.  Le respect du libre choix de la brebis égarée est une forme mortifère de l’indifférence déguisée en bienveillance. 


Xavier Patier, écrivain 

La dictature des minorités

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