„ L‘homme n‘est ni ange ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l‘ange fait la bête. „ Blaise Pascal
Sachez que la vertu de patience est celle qui nous assure le plus de la perfection, et s’il la faut avoir avec les autres, il faut aussi l’avoir avec soi-même. Il faut souffrir notre propre imperfection pour avoir la perfection ; je dis souffrir avec patience, et non pas aimer ou caresser : l’humilité se nourrit en cette souffrance. Je ne veux pas dire qu’il ne faille se mettre en chemin du côté de la perfection, mais il ne faut pas désirer d’y arriver en un jour, c’est-à-dire en un jour de cette mortalité, car ce désir nous tourmenterait, et pour néant. Il faut, pour bien cheminer, nous appliquer à bien faire le chemin que nous avons le plus près de nous et la première journée, et non pas s’amuser à désirer de faire la dernière pendant qu’il faut faire et dévider la première. Je vous dirai ce mot, mais retenez-le bien : nous nous amusons quelquefois tant à être bons anges, que nous en laissons d’être bons hommes et bonnes femmes. Notre imperfection nous doit accompagner jusqu’au cercueil. Nous ne pouvons aller sans toucher terre ; il ne faut pas s’y coucher ni vautrer, mais aussi ne faut-il pas penser voler ; car nous sommes des petits poussins qui n’avons pas encore nos ailes. Nous mourons petit à petit ; il faut aussi faire mourir nos imperfections avec nous de jour en jour.
St François de Sales, Évêque de Genève, exilé à Annecy, († 1622) fondateur
méditation quotidienne- magnificat
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