10 décembre 2021

LE CRIME D‘INDIFFÉRENCE…

 

Les réfugiés- image la-croix.com


… en refusant de reconnaître ce qui est mal.

Garder son frère, cela commence par reconnaître le mal qui le frappe. 

C’est devenu une forme d’habitude. Les bras ballants, sans solution apparente, nous regardons ailleurs en espérant que tout cela passe. En refusant de reconnaître ce qui est mal, ce qui provoque notre indigence morale et humaine, nous nous condamnons à ne pouvoir en guérir.

Mais le plus dangereux pour notre salut collectif et personnel, c’est de trouver moultes bonnes raisons de ne pas crier, protester ou agir en nous réfugiant dans le « aquabonisme » ambiant. « Suis-je responsable ? », « En quoi puis-je à moi seul changer le monde ? » : autant de manière de reprendre, plein de bonne conscience, les paroles de Caïn « Suis-je le gardien de mon frère ? ».

Et rien ne se passe.

Il est facile de prétexter de la difficulté du monde et de la lourdeur des temps pour justifier sa propre inaction. Nul ne nous demande de régler les questions de paix et de guerre, de famine et de distribution des richesses sur la surface de la terre. Et le fait que ceux auquel il appartient de le faire ne fasse pas toujours convenablement le job n’y change rien. Mais ce qui nous est demandé, c’est de régler les questions de paix et de guerre, de partage et d’accueil là où nous sommes, dans nos vies et autour de nous, à notre échelle. Et, en ce temps d’Avent, Celui qui nous le demande nous assure qu’il se tient à nos côtés pour nous donner la force et la capacité d’y parvenir.

Peut-être bien que ce fameux péché contre l’Esprit dont parle l’Évangile a quelque chose à voir avec une accoutumance au mal, et une tranquille indifférence à son œuvre en nous, persuadés que nous sommes de ne  faire autrement ?


Père Benoist de Sinety, curé de paroisse à Lille-Centre

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Véronique Albanel, présidente du Service jésuite des réfugiés (JRS) en France, ne cache pas son admiration pour l’écrivain Albert Camus (1913-1960), défenseur de la dignité humaine. Elle salue son « courage », « sa droiture » dans son choix de résistant au nazisme, dans sa dénonciation des atteintes à la dignité humaine, quel que soit le camp, depuis la bombe de Hiroshima jusqu’au stalinisme. Cet « incroyant », comme il se définissait lui-même, a « férocement critiqué » les « silences et les compromissions » de l’Église avec le dictateur espagnol Franco. Lecteur des Évangiles, il était « très attaché à la figure du Christ, qu’il admirait ».


Véronique Albanel, philosophe 

croir.la-croix.com



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