POURQUOI LE MONDE VA-T-IL SI MAL ?

 

L’enseignement de la corde

Une corde épaisse est faite à partir de fines fibres de chanvre.

Une fine fibre ne peut ni te maintenir attaché ni t'étrangler.

Car comme par jeu tu pourras la rompre facilement et t'en libérer.

Mais si une corde épaisse te lie, elle te maintiendra lié et t'étouffera même.

Tu ne pourras ni la rompre facilement ni t'en libérer.

De même que la corde épaisse est formée de fibres fines et fragiles, de même les passions de l'homme sont formées de petits péchés initiaux.

Du moins l'homme peut-il interrompre et abandonner les petits péchés initiaux.

Mais de péché en péché, à répétition, le tissage devient de plus en plus solide jusqu'à ce que la passion prenne finalement corps, passion qui alors fait de l'homme une sorte de monstre dont elle seule est capable.

Tu ne peux facilement ni la retrancher, ni t'en éloigner, ni t'en séparer.

Oh ! si seulement les hommes pouvaient se garder des péchés initiaux !

Ils n'auraient pas alors à souffrir autant pour se libérer des passions.

Saint Nikolaj Velimirović 

seraphim-marc-elie.fr

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L’Esprit n’agit pas en tous de la même façon, car Dieu ne force jamais la liberté humaine.

Tous, même chrétiens, n’accueillent pas le don de l’Esprit de la même façon. C’est la question du mal qui est posée, et de la compatibilité de l’existence du mal dans le monde avec la bonté de Dieu. Pourquoi un Dieu si bon permet-il que le monde aille parfois si mal ? Bien sûr, il faut se méfier d’une vision trop dualiste qui verrait le monde comme totalement mauvais. Dieu nous donne l’Esprit pour nous faire vivre comme des êtres libres et intelligents, mais aussi pour que nous reflétions la bonté qui est la sienne. À ce niveau-là, l’Esprit doit être accueilli librement pour être reçu. La question très fondamentale qui est posée est celle de la Providence. Comment Dieu, par son Esprit, est-il présent au cours des choses, présent, même dans le mal ? On entend dire parfois, en effet, que Dieu se sert du mal pour faire le bien…

C’est vrai à condition de bien le comprendre. Le mal n’est pas un bien. De lui-même, il ne produit rien. Mais Dieu sait nous rejoindre là où nous sommes et il sait redresser les situations les plus regrettables, et même en faire le moyen de nous donner sa grâce encore plus abondamment. Les failles, les brèches, les lésions provoquées par le péché, il en fait des voies de passage pour sa grâce et sa lumière. Mais il faut bien comprendre que ce n’est pas le mal qui est fécond, c’est Dieu qui sait user du mal pour nous donner un bien plus grand encore que celui dont le mal nous a privés.

F. Gilles Berceville, dominicain, théologien, professeur à l’Institut catholique de Paris

Pourquoi le monde va-t-il si mal ? (extrait)

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