Le pardon est un acte d’amour qui se vit dans la clarté, sans complicité avec la médiocrité.
À la cuisine ou à l’atelier, il nous arrive de nous blesser les doigts : une petite coupure cicatrise vite, plus profonde, il faut du temps. Si elle est grave, elle laisse des traces qui ne s’effacent pas. De même pour le cœur et l’âme. Il est des blessures inoubliables, mépris, injure, calomnie, agression. Le pardon n’est pas l’oubli. L’oubli est une complicité avec la mort, une victoire de l’indifférence. L’oubli est une ombre triste. Au contraire, le pardon est un acte d’amour qui se vit dans la clarté, sans complicité avec la médiocrité.
Si, dans une querelle de famille, un fils insulte son père, il brise une relation fondatrice. Pour sortir du mal commis, il est nécessaire qu’il y ait une clarification et que ne soit pas passé sous silence ce qui a provoqué le conflit. Car les non-dits font éclater en conflits graves des petites choses. Le père a peut-être aussi à reconnaître ses limites et responsabilités. Faire la lumière est source de paix. Le pardon efface le passé qui brise la relation. Quand le fils demande pardon à son père, il pose un acte de foi en l’amour de son père et l’invite à faire de même.
Il en va ainsi dans notre attitude envers Dieu. Lui demander pardon, c’est avoir foi en son amour et en sa capacité de changer notre vie. La reconnaissance du mal commis n’est pas le lieu d’une culpabilité mortifère, mais un point d’appui pour aller de l’avant et vivre en vérité dans le monde où nous sommes appelés à aimer, sans orgueil, jalousie, ni colère… Si l’oubli laisse place au mal et à la tristesse, le pardon ouvre l’espace pour la paix et la joie.
Fr. Jean-Michel Maldamé, dominicain
Méditation sur le Ps. 136, v.5
caremedanslaville.org
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