1 mars 2021

NI ANGE NI BÊTE ...

 



... et cette réalité est pour nous le chemin vers Dieu.

Jésus était au milieu des bêtes sauvages et des anges. Pourtant, ce petit verset est tout à fait déterminant pour notre chemin de carême.

Le carême nous invite, en effet, à fuir ce qu’il y a de bestial en nous : débordements de colère, d’envie, instincts mal maîtrisés… Tenir en respect la bête sauvage qui nous habite tous : sans doute avons-nous conscience que c’est là une des finalités du carême et qu’il y a, cette année encore, du travail pour y arriver !

Mais on aurait tort d’en rester seulement à cet aspect. Car le carême c’est autant éviter de ressembler à la bête sauvage qu’à l’ange. Étonnant, me direz-vous peut-être : les anges ne sont-ils pas des créatures spirituelles, si proches de Dieu, des créatures auxquelles nous devrions ressembler ? Eh bien, justement pas ! Le chemin du carême n’est pas fait pour ceux qui veulent rester au niveau du sol, mais il n’est pas fait non plus pour ceux qui veulent rêver trop vite à des altitudes inatteignables. N’imaginons pas que nous pourrions nous élever vers Dieu d’un coup de battement d’ailes. Nous ne sommes pas des créatures sans histoire ; acceptons que nos chemins humains soient souvent laborieux et tâtonnants. Ne rêvons pas non plus d’être de purs esprits ; nous sommes aussi faits de chair et de sang et c’est cette réalité qui est pour nous le chemin vers Dieu. 

Le carême nous est offert pour apprendre à aimer ou, ce qui est la même chose, réapprendre à habiter notre humanité. Et être profondément humain, c’est se situer sur ce chemin de crête entre la bête sauvage et l’ange. Devenir un homme juste, c’est consentir à être juste un homme. Car c’est là que nous rencontrerons la main de Dieu qui nous élèvera jusqu’à Lui.


Fr Jacques-Benoît Rauscher, dominicain

carême dans la ville

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