Transformer toute épreuve en joie
Et dans un temps comme celui-ci où l’épreuve se présente spontanément sans qu’il y ait à la rechercher, où la Croix se dresse à tous les carrefours, peut-être convient-il tout simplement de consentir à ce qui arrive. Non pas à la manière des stoïciens antiques, qui enduraient la souffrance en tant qu’il n’était pas en leur pouvoir de la supprimer, mais à la manière de véritables chrétiens qui voient dans tout événement la présence aimante de Dieu. Un frère dominicain de mon couvent s’exclame souvent, non sans ironie, devant quelque contrariété : « J’accueille et je transforme en joie… ». S’il n’est pas toujours possible de rejoindre Léon Bloy qui déclarait : « Tout ce qui arrive est adorable », on peut au moins accueillir et transformer en joie les épreuves et les croix qui ne manqueront pas de se présenter.
Pour qui prend cette exigence au sérieux, ce n’est pas là une attitude générale, une option fondamentale un peu vague. Non, il s’agit, très concrètement, à chaque fois qu’une épreuve se présente, de l’accueillir, d’y consentir, d’y trouver un lieu où Dieu se donne, de l’offrir le cas échéant, le tout par un acte conscient. Le carême vécu ainsi ne sera pas moins exigeant, mais l’amitié renouvelée avec le Seigneur qui en est la fin sera plus certainement atteinte.
Fr. Jean-Thomas de Beauregard, op.
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