RENCONTRE AVEC NOTRE HÔTE INTÉRIEUR

 

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Il est là avec nous, compagnon de notre existence. 

Nous pourrions tous être des contemplatifs. Encore faut-il le savoir, et se donner les moyens de découvrir ce que notre hôte intérieur fait chaque jour et de manière permanente. Dans la contemplation, nous découvrons que Dieu nous attend, qu’il se propose à notre rencontre. Dieu veut rencontrer tout homme et toute femme.

C’est un moment que tout homme ou toute femme est appelé à vivre, où le cœur se dilate, où l’Autre devient source de vitalité.

Cette rencontre peut provoquer des émotions particulières, d’une grande sensibilité, mais au fond, la rencontre, c’est autre chose... car il ne faut pas confondre mystique et émotivité. Même les grands mystiques se sont parfois prêtés à ce dérapage. On aime souvent dans les textes mystiques ce qui est extraordinaire. Mais notre Dieu ne cherche pas l’extraordinaire. Il est là avec nous, compagnon de notre existence. Il n’y a rien d’extraordinaire sur cette voie. La relation avec Dieu est quelque chose de plus profond, de plus secret, plus intime, plus vrai, ce n’est pas exubérant, cela ne se met pas sur la place publique.

La relation peut traverser des périodes de sécheresse, d’acédie, quand on a l’impression d’être loin de Dieu. Ce n’est pas un chemin très drôle, mais c’est un chemin très fort, qui traverse et décape tout ce qui n’est pas vrai dans cet amour-là. Ce qui reste est comme une pépite.

L’amour se nourrit, s’alimente de la Parole de Dieu. Il faut commencer par apprendre à veiller, à se tenir là, simplement, prêt à ramasser ce que Dieu nous offre. Et quand j’ai ramassé le cadeau de Dieu, je sais qu’il va me transformer, et je ne dois pas en avoir peur. Cela se passe dans le silence, dans l’oraison qui sont des moments d’accueil. La lecture de la Parole, la récitation des Psaumes, la liturgie nous préparent à cette veille. L’expérience chrétienne est une rencontre cœur à cœur avec une personne, avec la Trinité, avec le souffle de l’Esprit, qui transforme mais que l’on ne peut pas capter. On ne peut pas en vivre en s’enfermant, cela nous appelle à sortir, à nouer des amitiés et des solidarités. C’est la spécificité de la mystique chrétienne.

Dieu habite le cœur de tout homme, mais nous ne le reconnaissons pas forcément. Je peux être piégé par l’émotion et passer à côté de la présence de Dieu. Dieu est dans tout homme, même en celui qui ne le sait pas. Le problème, c’est de le reconnaître. Même un incroyant peut reconnaître Dieu en lui, et c’est ainsi qu’il se convertit. La philosophie juive dit que Dieu est un vocable, qui nous appelle. Je peux résister, mais je peux aussi déraper quand je confond Dieu avec une simple émotion ou avec un excès esthétique.

Dieu nous appelle toute notre vie et jusqu’à la fin, jusqu’à notre dernier souffle.

Jean-Claude Lavigne, dominicain

Extrait de Mille questions à la foi sur Radio Notre-Dame.

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