15 décembre 2020

TU AS VU? ... IL NEIGE !

 



Apprendre à voir ce qui éclaire, même en pleine nuit.

Savez-vous la joie que le Seigneur vient de me faire ? Il a bien voulu qu’il neige le jour de mon anniversaire. Bon, évidemment, je ne suis pas né en août. C’était il y a quelques jours. Ce n’était pas grand-chose, et le matin la neige a vite fondu, mais ça m’a rendu joyeux. Et pas que moi. Figurez-vous que vers minuit, un des frères de mon couvent, qui occupe la chambre à côté, m’a réveillé au téléphone pour me dire tout ingénument : « Tu as vu, il neige ! Bon anniversaire ! » A sa décharge, il vient des Philippines où il ne neige pas tous les jours non plus. Mais enfin, mon frère m’a bien fait comprendre qu’il faut savoir se réjouir de peu. Apprendre à voir ce qui éclaire, même en pleine nuit.

Ste Thérèse, elle, avait demandé de la neige le jour de sa prise d’habit au Carmel et elle l’a obtenue. Thérèse pouvait ainsi tressaillir de joie dans le Seigneur, couverte du blanc manteau de la justice. La neige immaculée semblait envelopper par avance toute l’amertume de sa vie future. Thérèse, comme mon frère insomniaque, aurait pu ce jour-là ne pas voir la neige, ne pas y prêter attention. Ou pire, pester contre ces flocons à moitié fondus tout juste bon à vous faire glisser mais même pas assez compacts pour en faire un bonhomme. Mais au contraire, elle a mis en application le conseil de Paul tout à l’heure : « ce qui est bon, gardez-le ! » Pour elle, la neige, c’était un peu de douceur qui venait droit du ciel. Un cadeau à ne pas laisser tomber.

Jean-Baptiste nous redit: « La Lumière est au milieu de vous ! » Au milieu de nous, dans ce fatras de noires nouvelles qui nous accablent. Dans cet énième mois d’isolation et de pagailles. Dans ces célébrations de Noël avec ou sans neige, où on pourra faire la fête, mais pas trop, se réunir, mais qu’un peu… Il en faudra des Saintes Thérèse et des Saints Jean-Baptiste pour nous apprendre à vooir.

Alors, à vous de jouer. Cette semaine, je vous propose d’aller trouver un ami, une connaissance qui semble plongée dans le noir. Et de lui dire, en quelques mots simples, la part de lumière que, sans savoir, il reflète, malgré tout. Et puis priez, pour qu’il voit un jour d’où lui vient cette lumière.


Fr. Franck Dubois, dominicain 

extrait de l’homélie dominicale à Lisieux

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