L’étoile de l’espérance se lève dans notre Avent.
On a suspendu cette nuit quelques étoiles qui scintillent dans la rue grise. Les gaies lumières des boutiques ne brillent plus. Mais dans la rue, ils ont accroché les étoiles de Noël...
Lorsque les petits espoirs s'éteignent dans le ciel d'une vie, lorsque les grandes souffrances ont balayé les trop fragiles joies du quotidien, demeure seule et vaillante la grande espérance. Elle était pour Péguy une petite fille. Elle trottinait derrière ses soeurs superbes et ardentes, foi et charité. Et Dieu n'en revenait pas parce que, sous ses airs graciles, sous ses airs de rien du tout, elle traversait les mondes, les mondes en guerre, en ruine, les mondes malades ou devenus fous. Elle les traverse toujours de son petit pas tranquille et discret, et elle résiste à toutes les peines, à toutes les profondes douleurs.
C'est cela qui danse sur le fil suspendu entre les boutiques closes. Les lumières de Noël éclairent le ciel morne comme le signe de la grande espérance qui luit, de manière plus vive encore, alors que toutes les autres lueurs, éphémères et trompeuses, se sont éteintes. Comme dans les nuits de Bethléem, l'étoile de l'espérance se lève dans notre Avent. Elle nous rappelle que Dieu a déchiré les cieux et qu'Il est descendu, dévoilant son visage au milieu de son peuple parfois fatigué d'espérer.
Elle est une promesse qu'Il reviendra, et un commandement nous enjoignant de nous lever de nos tristesses et de L'attendre vaillamment.
L'Avent est l'école de l'espérance. Nous avons quatre précieuses semaines pour nous exercer à espérer follement que Dieu nous aime et qu'Il vient, avec sa puissance de Salut et de Résurrection. Le grand Thomas d'Aquin le disait lui-même ; l'espérance est une vertu difficile, puisqu'elle consiste à attendre du Tout Autre un bien qui nous échappe : la Vie éternelle (Somme théologique). Elle est la vertu des pauvres, des amoureux, des fous et des audacieux qui, les mains vides et se sachant parfaitement impuissants, comptent absolument sur Dieu.
BÉNÉDICTE DELELIS, enseignante en théologie au Collège des Bernardins à Paris
famillechretienne.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire