5 juin 2020

MORT DE GEORGE FLOYD ET RACISME


Image vaticannews.va

Appel à la non-violence et au pardon

Le cardinal Peter Turkson livre son regard sur ces événements.
Il s'agit d'une protestation contre le racisme. Précisons qu’il s'agit d'un phénomène social qui ne se limite pas aux États-Unis. Il y a eu l'apartheid en Afrique du Sud, un système de castes dans d'autres parties du monde et ce qui a été fait aux populations Aborigènes. Il s'agit donc d'un phénomène social très répandu.
Les manifestations qui agitent les villes américaines reflètent la frustration justifiée de millions de frères et sœurs qui, même aujourd'hui, vivent l'humiliation, la mortification, l'inégalité des chances simplement à cause de la couleur de leur peau.
En tant qu'Église, nous voulons réaffirmer la dignité de tous les êtres humains, créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. Le problème du racisme est que nous créons des différences dans la diversité, alors que cela devrait être un enrichissement. Mais pour une raison ou une autre, toutes les formes de différences ne sont pas tolérées par la personne humaine.
Les évêques des États-Unis ont affirmé que le meurtre de George Floyd est un péché qui crie vers le ciel pour obtenir justice et qui pousse les Américains à s'attaquer aux racines profondes du problème du racisme dans le pays. Et si c'est un cri pour la justice, c'est un cri pour une très haute vertu, un cri contre ce qui blesse la fraternité, ce qui l’empêche d'exister.
Nous partageons la même dignité que Dieu nous a donnée, à nous qui avons été créés à son image et à sa ressemblance. Et nous sommes différents.
Les États-Unis ont une longue histoire de manifestations non-violentes. Martin Luther King a dirigé beaucoup d'entre elles et elles étaient non-violentes parce qu'elles étaient bien planifiées et qu’elles avaient un chef à leur tête. Un leader qui était capable d'inculquer son sens de la non-violence à tous ceux qui le suivaient. Ce que nous voyons aujourd'hui est une explosion spontanée de la colère et des sentiments des gens par rapport à ce qui se passe.
Mais j'irais plus loin et j'ajouterais à l'appel à la non-violence, l'appel au pardon. Il n'y a qu'une seule chose qui puisse aider George maintenant qu'il se présente devant Dieu. C'est le pardon pour ses meurtriers. Tout comme Jésus l'a fait.
Je voudrais humblement ajouter la suggestion suivante: prier pour George maintenant. Et il serait beau que nous puissions organiser un grand événement de prière pour rassembler les gens. Cela leur donnerait une chance d'exprimer leur colère refoulée, mais d'une manière qui soit saine, religieuse et qui mène à la guérison.

Cardinal Peter Turkson, ghanéen d’origine, préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral.
Extraits de son intervention 

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