Marcher plus lentement, contempler...
Marcher dans les bois, ou sur les quais d’un fleuve au milieu de la grande ville, gravir des sentiers de montagne (sans prétention à jouer les alpinistes chevronnés), sentir le sable d’une plage sous ses pieds, s’asseoir sur un banc dans un square pour regarder les enfants jouer, jardiner ou admirer le jardin des autres, s’arrêter sur les parterres fleuris de nos cités, de sa fenêtre regarder l’horizon, sentir le vent ou la pluie sur son visage sans ronchonner sur le « sale temps » qui n’en finit pas…
« Il n’y a plus qu’un flux permanent, un ruissellement ininterrompu ; tout coule et rien ne reste. L’œil ne contemple plus, il avale. » Par ces mots, Alain Finkielkraut, dans un entretien avec Guy Rossi-Landi pour le magazine Lire, visait la télévision. Mais n’avons-nous pas, tous, perdu le sens, l’idée, la pratique de la contemplation ? Pas besoin d’aller au bout du monde, d’admirer les paysages ou les monuments les plus prestigieux. Il suffit de marcher plus lentement. Je me souviens d’un journaliste, spécialiste de la nature, qui s’émerveillait des herbes qui réussissent à pousser sur les trottoirs de Paris, dans les endroits les plus improbables, là où un peu de terre s’était déposée. Il en faisait soigneusement le recensement.
On nous prédit que rien ne sera comme avant. Acceptons-en l’augure. Mais une chose, modeste, est en notre pouvoir, outre le soin à apporter aux relations humaines, celles que nous n’avons vécues qu’à distance, c’est de réapprendre à regarder autour de soi, à chercher le beau, à le savourer.
Rééduquer son œil
Dominique Quinio, journaliste
la-croix.com
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« Observer les lys des champs et les oiseaux du ciel » Mt 6, 27-29
Cela signifie adopter une attitude contemplative. Nous avons besoin de regarder, mais pas seulement comme nous le faisons habituellement, car le plus souvent notre regard meurt à nos pieds. Nous sommes appelés à regarder plus loin que nous, franchissant le périmètre de nos préoccupations immédiates. La vie ne se résume pas à ce que nous réalisons, mais bien dans l’interaction entre l’ici et le maintenant, et ce qui est de l’ordre de l’éternel.
Le cardinal José Tolentino de Mendonça, théologien et professeur d’université
La Vie, mai 2020
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« Observer les lys des champs et les oiseaux du ciel » Mt 6, 27-29
Cela signifie adopter une attitude contemplative. Nous avons besoin de regarder, mais pas seulement comme nous le faisons habituellement, car le plus souvent notre regard meurt à nos pieds. Nous sommes appelés à regarder plus loin que nous, franchissant le périmètre de nos préoccupations immédiates. La vie ne se résume pas à ce que nous réalisons, mais bien dans l’interaction entre l’ici et le maintenant, et ce qui est de l’ordre de l’éternel.
Le cardinal José Tolentino de Mendonça, théologien et professeur d’université
La Vie, mai 2020
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