Cette attente interminable...
Quelle période de contrastes: la nature est magnifique, les arbres, magnolias, forsythias, sont en fleurs, le chant des merles met une note joyeuse, le soleil brille. Mais, confinement oblige, les rues sont presque désertes, à l'exception de quelques promeneurs qui se saluent gentiment en se croisant – à distance réglementaire bien sûr - sur les chemins alentour.
Le confinement, comme ancien marin, je connais. Certains voyages étaient passablement longs, tel Hambourg – Bangkok par le cap de Bonne-Espérance en quarante-cinq jours.
Mais il y eut surtout cette attente interminable de trente-six jours en rade de Shanghai. Aucune information ne nous parvenait et il était formellement interdit de communiquer par radio. Pas question d'aller à terre non plus, la Chine était en pleine révolution culturelle. Nous étions à court de vivres et d'eau potable, il faisait chaud et humide, jamais moins de trente degrés dans les cabines.
Et puis, sans préavis, le trente-septième jour, nous avons reçu l'ordre d'entrer au port.
Même si c'était rude, c'était le lot de notre vie de marin. Par contre, dans le confinement que nous vivons aujourd'hui à cause de cet "ennemi invisible", il y a un élément de plus, l'angoisse. Sournoise, elle peut survenir à l'improviste.
Alors, une parole peut redonner des ailes et je pense à ce passage du prophète Esaïe:
Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas entendu dire ? Le Seigneur est Dieu de siècle en siècle ;il a créé la terre d’une extrémité à l’autre.Jamais il ne faiblit, jamais il ne se lasse. Son savoir-faire est sans limite.Il redonne des forces à celui qui faiblit, il remplit de vigueur celui qui n’en peut plus.Les jeunes eux-mêmes connaissent la défaillance ; même les champions trébuchent parfois.Mais ceux qui comptent sur le Seigneur reçoivent des forces nouvelles ; comme des aigles ils s’élancent.Ils courent, mais sans se lasser, ils avancent, mais sans faiblir. Esaïe 40: 28 - 31
Le Seigneur est vivant.
Pierre Tschanz, pasteur évangélique, canton de Vaud - CH
Lettre à ses amis, mars 2020
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