5 février 2020

LE YOGA ET LA FOI CHRÉTIENNE







 Le maître de ma vie intérieure, ce n‘est pas moi mais Dieu.

Les techniques de méditation orientales sont très séduisantes. Je le sais pour les avoir moi-même pratiquées pendant plusieurs années. Au départ, la démarche est la même que dans la prière chrétienne : il y a une volonté de rompre avec une vie superficielle, dispersée, très décevante, pour rentrer en soi. Dans les deux cas, il y a une grande soif d’Absolu.
Mais dès le début de ce chemin intérieur, les routes divergent. Dans les techniques orientales, il s’agit de rentrer de plus en plus en soi, par ses propres forces, jusqu’à atteindre une sorte de fusion dans le Tout, une sensation d’exister très intense. Dans cette expérience, il n’y a aucune place pour l’autre : « Je suis de plus en plus centré sur moi et sur moi seul ». Tout au contraire, la prière chrétienne est rencontre de l’Autre, de Dieu qui vient vers moi : « Je rentre en moi-même, mais c’est pour me disposer à y recevoir ce que le Seigneur veut me donner ».
C’est toute la différence entre une mystique naturelle, qui ne s’appuie que sur des moyens naturels et me laisse seul avec moi-même, et une mystique surnaturelle, qui me tourne vers Dieu, un Dieu personnel qui se donne à moi dans un dialogue d’amour. Dans les techniques orientales, c’est moi qui suis le maître de ma vie intérieure. Tandis que dans la prière chrétienne, c’est Dieu : « J’accepte de m’en remettre à lui et de le laisser me conduire jusqu’à lui ». De plus, les techniques orientales visent à une dissolution du moi dans le grand Tout, alors que la relation avec le Christ respecte mon altérité : la prière chrétienne est une communion, pas une fusion.
Bien sûr les techniques qui relèvent d’une mystique naturelle peuvent conduire à des expériences très fortes, mais cela n’a rien à voir avec la paix surnaturelle de l’Esprit saint. Le risque est grand de confondre la sérénité produite par certains exercices respiratoires, certaines postures, avec la présence authentique de l’Esprit saint. C’est un risque à prendre sérieusement en compte car il peut conduire à une impasse et nous éloigner du but que nous nous étions proposé en nous mettant en prière, à savoir la rencontre personnelle avec le Dieu vivant que nous révèle Jésus-Christ.

Père Joseph-Marie Verlinde
aleteia

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