15 décembre 2019

EXULTE, LA TERRE !



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Le psalmiste avait-il bu quand il composa ce psaume ?


« Joie au ciel ! Exulte, la terre ! Les masses de la mer mugissent, la campagne tout entière est en fête. Les arbres des forêts dansent de joie devant la face du Seigneur. » IsPsaume 95
Le psalmiste avait-il bu quand il composa ce psaume ? A-t-il vu les arbres des forêts danser de joie ? Mais peut-être est-ce moi aussi qui me laisse enivrer quand dans une forêt je sens cette puissance de vie dans les troncs des grands chênes, quand je les vois osciller au vent comme s’ils voulaient caresser le ciel ? 
Les psaumes, souvent, nous invitent à voir les éléments naturels participer de la fête : « Que les fleuves battent des mains, que les montagnes chantent leur joie, à la face du Seigneur ! » Le progrès technologique, l’industrialisation, nous ont sans doute fait oublier la nature créée et sa splendeur. La prise de conscience écologique nous y renvoie, et c’est heureux. Car il y a beaucoup à apprendre du monde créé par Dieu, de cette magnificence généreuse, de cette profusion merveilleuse de formes de vie différentes.
Je n’ai jamais pu retrouver le passage où saint Augustin explique que les vaches dans leurs pâtures redressent parfois la tête vers le ciel pour louer Dieu. On peut se moquer de cette naïveté du grand théologien. Pourtant, j’aurais tendance à partager son point de vue. Il y a dans cette abondance de vie un témoignage rendu à son Créateur. J’aime croire que toute la nature danse à la face de Dieu, animaux et végétaux, et même les astres du ciel. Seul l’homme, souvent, oublie d’entrer dans cette danse d’action de grâce.
Nous commençons aujourd’hui à déchanter de nos « progrès » et nous redécouvrons une nature que nous avons spoliée, épuisée, usée jusqu’à la ruine. Notre responsabilité est immense, nos modes de vie doivent changer. Comme croyants, nous avons aussi à nous remettre à l’écoute du vivant, à devenir attentifs à l’attestation qu’il porte envers le Créateur, à cette action de grâce qu’il ne cesse d’adresser à Dieu : qui peut s’habiller de plus belle manière que les lis des champs ? Qui peut rivaliser en grâce avec la panthère ? Ou en musicalité avec le torrent qui jaillit d’un glacier ?
 « Les herbages se parent de troupeaux et les plaines se couvrent de blé. Tout exulte et chante ! » La création tout entière se fait ainsi prophète de Dieu.

Frère Rémi Chéno, dominicain
aventdanslaville.org

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