21 décembre 2019

DE LA VALEUR DES PETITES CHOSES


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Il faut se convertir à la petitesse.
Il est clair que Jésus ne veut pas obliger le chrétien à demeurer dans un perpétuel infantilisme, insensible aux problèmes de son temps. Absolument pas. Mais il présente l’enfant comme le modèle pour entrer dans le royaume des Cieux à cause des valeurs qu’il symbolise. L’enfant est avant tout innocent, et pour entrer dans le royaume des Cieux, la première chose, c’est la vie de la grâce, c’est-à-dire l’innocence, conservée ou retrouvée, en excluant le péché qui est toujours une manifestation d’orgueil et d’égoïsme. En second lieu, l’enfant vit dans la foi et la confiance en ses parents et il s’abandonne, il s’en remet totalement à ceux qui le guident et qui l’aiment. L’enfant, enfin, se contente de petites choses qui suffisent à le rendre heureux : une petite réussite, une bonne note bien méritée, un compliment le remplissent de joie.
Pour entrer dans le royaume des Cieux, il faut avoir des sentiments grands, immenses, universels, mais il faut savoir se contenter de petites choses, de tâches faites par obéissance, de la volonté de Dieu telle qu’elle s’exprime dans le fugitif instant présent, des joies quotidiennes données par la Providence. Pour entrer dans le royaume des Cieux, il faut se convertir à la petitesse. Rappelons-nous la géniale intuition qu’eut sainte Thérèse de Lisieux en méditant sur ce texte de l’Écriture : « Si quelqu’un est vraiment petit, qu’il vienne à moi. » Elle découvrit que la « petitesse » était comme un ascenseur qui l’emporterait plus vite et plus facilement vers les cimes de la sainteté.

Jean-Paul II, pape de 1978 à 2005, a été canonisé en 2014. / Homélie, 14 août 1979. 
méditation magnificat

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« Quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là m’est un frère et une sœur et une mère » (Mt 12, 50). Le oui de Marie est porté par le oui de Jésus. En prononçant son fiat, Marie se conforme à Jésus ; elle lui est proche comme une sœur et elle le conçoit par la puissance de l’Esprit dans son cœur avant de le concevoir dans son corps. Tel est le cœur de la vie chrétienne, l’unique absolu et la vraie béatitude de notre vie : faire la volonté du Père, écouter sa parole et la mettre en pratique (cf. Lc 8, 21 ; 11, 28). À la Visitation, Marie laisse Jésus se donner à travers elle à Jean et à sa mère Élisabeth. Voilà ce qui rend secrètement notre vie belle, rayonnante, féconde : laisser à tout instant Jésus naître dans la crèche de notre cœur par notre abandon à la volonté de Dieu et le donner aux autres.

Louis Pelletier

Prêtre du diocèse de Paris, Louis Pelletier († 2015
Magnificat

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