27 août 2019

LES VRAIES RICHESSES



Image Dominicains
de la Province de France
«  Lâcher prise « 

Autrefois, on parlait renoncements, sacrifices et abandon de tout pour gagner son paradis. Avec l’idée que : plus ça fait mal, meilleur c’est. Qui perd gagne. De nos jours, au rayon « développement personnel », on trouve bien souvent : « apprendre à lâcher prise » ou « se détacher en trois leçons ». Avec le sentiment : je gagne du bien-être et ça me fait du bien ! Qui perd gagne.
Dans notre vie chrétienne, il y a de la place pour renoncer. Pas parce que « ça me fait du bien », et pas non plus parce que « je gagne mon paradis ». Ce qui est primordial ici, ce n’est pas le détachement, mais s’attacher au Christ. 
Ce qui est bon, ce n’est pas de renoncer : c’est de tenir au Christ, comme dit saint Paul (Lettre aux Galates 2, 20). Peu à peu mes biens, mes relations, tout s’organise et s’ordonne en fonction de Lui.
Ce peut être long, et parfois douloureux, mais pas toujours. Lorsque, jeune professeur de français j’ai commencé à me poser la question de la vie religieuse, j’ai passé mon appartement en revue : l’ordinateur et la télé ? pas un problème. Le canapé et les tableaux ? je peux laisser. Mais devant les livres de ma bibliothèque : ah non ! pas ça. 
Alors, j’ai demandé dans la prière d’être prêt à les laisser si on me le demandait. Deux ans après, je suis rentré au noviciat : les livres avaient moins d’importance, parce que Jésus était plus important. Et puis ma première charge au couvent : bibliothécaire du noviciat. Qui gagne Jésus perd le reste, et il y gagne.

Frère Grégoire Laurent-Huyghes-Beaufont
« Qui perd gagne », méditation sur Matthieu chapitre 19, versets 27-30
matthieu.retraitedanslaville.org

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«  Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur « 


On parle souvent de la parabole du « jeune homme riche », mais l’on ne nous précise pas de quel type de richesses il s’agit : Matthieu nous dit simplement que ce jeune homme avait « de grands biens ». Je suis sûr que, spontanément, bien des lecteurs pensent à des richesses pécuniaires, ce qui leur évite de s’interroger sur eux-mêmes : les riches, sur ce plan, ce sont toujours les autres.
Oui, bien sûr, mais ne s’agit-il que de cela, ne vaudrait-il pas le coup d’aller plus loin ? Il me souvient qu’au moment où je suis entré chez les dominicains, je disposais d’une vieille 2 CV que j’ai vendue juste avant mon arrivée : je n’étais pas peu fier de moi. 
Un peu plus tard, un des frères de ma communauté m’a invité à faire de même avec de misérables tee-shirts sans valeur, mais bariolés et donc, aux dires du frère, peu conformes au style d’une vie religieuse : j’ai alors compris que j’étais plus attaché à ces vêtements qu’à la 2 CV. Et j’ai aussi compris que l’on est souvent très mauvais juge de ses vraies richesses, et donc de celles à faire grandir, à réduire ou à partager : les grands biens que nous possédons ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Pour un examen de conscience qui permette de répondre à l’appel de Jésus, pourquoi ne pas se référer à une autre parole évangélique : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur »* ?  

* Évangile selon saint Matthieu ch 6 v 21.
Méditation par Fr. Hervé Ponsot, dominicain
Matthieu 19, 16-26
matthieu.retraitedanslaville.org




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