Je peux chaque jour bâtir la paix à mon niveau.
Notre joie de chrétien ne peut pas se draper d’artifices ou de naïveté : nous savons que la vie offre à chacun son lot d’épreuves et d’humiliations. Mais l’ange n’est-il pas apparu aux bergers au cœur de l’obscurité ? Je crois que c’est dans nos nuits que nous pouvons hurler vers le Christ et savoir pleinement qu’il est notre unique secours. Par son Incarnation et sa Passion, le Seigneur nous rejoint dans toute notre misère. Et il en a triomphé. Elle est là, la source de ma joie et de mon espérance. L’Amour ne passera pas. La vraie joie n’est pas un feu de paille sensible et autocentré, mais un moteur ardent pour me tourner vers l’autre.
Nous sommes tous invités à regarder et à aimer passionnément cette société complexe, injuste et violente ! Quelle joie de savoir que je peux chaque jour bâtir la paix à mon niveau : un regard dans le métro, une critique gardée pour soi au boulot, un temps d’écoute avec un ami, un engagement dans une association de quartier… La mort, la douleur, la violence, la bêtise, la folie n’auront pas le dernier mot ! À nous d’annoncer et de répandre le feu de la joie, sincère et juste, de servir ses frères !
Sauve-moi Seigneur par ton amour, Ps 6, v 8
Laurène, étudiante rescapée des attentats du 13 novembre 2015
avent.retraitedanslaville.org
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Merci beaucoup Laurène, pour votre témoignage. Regarder et aimer "cette société complexe, injuste, violente"... Comme vos mots semblent résonner en ces temps troublés!
Des "veilleurs de paix", c'est ce que me semblaient être ces petits lumignons allumés samedi à nos fenêtres en l'honneur de Marie, dans tout le diocèse de Lyon. Petites flammes fragiles dans la pluie et le vent, mais petites flammes brûlant résolument. Dérisoires face à la violence, la folie de destruction de certains? Non. Elles étaient, me semble-t-il, comme ces regards que vous évoquez. Si pas un seul moineau "n'est oublié au regard de Dieu", si "les cheveux de [notre] tête sont tous comptés" (Lc 12,6-7), alors pas une de nos prières non plus ne se perd. Je le crois, en tout cas.
Ce sont les mots d'un psaume qui me sont revenus aussi à vous entendre, Laurène : "Rends-moi la joie d'être sauvé ; que l'esprit généreux me soutienne. Aux pécheurs, j'enseignerai tes chemins ; vers toi, reviendront les égarés" (Ps 50). Elle vient de Dieu, cette joie. Elle nous est donnée. Enseigner les chemins de Dieu, qu'est-ce alors sinon laisser l'Esprit dire sa présence dans les mille petits riens de nos existences ?
ParAudrey le 10/12/2018
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