hozana.org |
Là où le pessimisme abonde, le christianisme rayonnant surabonde.
N’oublions pas que l’Évangile retourne les passions pour mieux y creuser son lit de Parole. N’oublions pas que ce lit est de paille et d’enfance.
Pendant que, sept jours sur sept, elle couvrait le mouvement des « gilets jaunes » pour tenter de lire les « signes des temps », la rédaction de La Vie redoublait d’efforts pour préparer l’édition de Noël de notre hebdomadaire. À la mesure de nos petits moyens, nous gardons le monde en équilibre. Plus la société se fracture, plus l’Église se fissure, et plus les chrétiens sont appelés à quelque chose de plus authentiquement vivant. Là où le pessimisme abonde, le christianisme rayonnant sur-abonde. Au milieu du champ de forces, il avance nu, n’offrant que des valeurs faibles : hospitalité, charité, humilité, gratuité… Nativité. Selon le mot d’Isaïe lu dans l’une des messes de Noël « À ton pays, nul ne dira : “Désolation !” ».
Choc fécond des temporalités. Samedi dernier, dans une ville tétanisée par les éventuels casseurs, mon curé invitait ses paroissiens à porter une carte de vœux et une petite bougie aux commerçants du quartier, à l’occasion de Noël. M’étant joint pour la première fois à la troupe, j’ai été frappé de voir que cet acte élémentaire d’évangélisation ne rencontrait aucune hostilité. Une fois assurés que notre visite était authentiquement désintéressée – ce qui semble ne plus aller de soi – la plupart des visages s’illuminaient. Quels que soient la religion ou l’athéisme supposés de tel ou tel, quels que soient son niveau social, son sexe, son âge, sa nationalité ou sa couleur de peau, ce geste était reçu avec gratitude, dans sa simplicité. Le christianisme est attendu comme le Messie, si j’ose dire. Attendu même par ceux qui semblent avoir cessé d’attendre. « L’Église en sortie », pour parler comme le pape François, n’a pas besoin d’aller très loin pour s’en apercevoir.
Il y a quelques années, lors des états généraux du christianisme organisés par La Vie, nous nous interrogions : « Notre époque a-t-elle besoin de Dieu ? » Après cet Avent pas comme les autres, la réponse me semble aussi claire et évidente que ces deux petits mots jamais usés : « Joyeux Noël ! »
JEAN-PIERRE DENIS, DIRECTEUR DE LA RÉDACTION
Extrait de l‘article „Enfin Noël“
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire