3 novembre 2018

LA GRÂCE VIT DÉJÀ EN NOUS



Image croire.com


« Ravive le don spirituel que Dieu a déposé en toi ! »

Peut-être avons-nous un jour vu le visage rayonnant d‘un catéchumène au moment où l‘eau coule sur lui, et un certain regret nous a-t-il saisis:  pourquoi lui et pas moi? J‘aurais voulu „vivre“ mon baptême, naître à cette vie nouvelle, sentir la joie qui tout d‘un coup emplit l‘être tout entier. Mais cette grâce que l‘autre reçoit aujourd’hui vit déjà en nous. La foi est enracinée au plus profond de notre être depuis notre baptême. Elle est un don de Dieu et, comme tous les dons de Dieu, elle est stable. Dieu ne reprend jamais ses dons. Ils peuvent être enfouis en nous, oubliés, mais ils demeurent.
Depuis notre baptême, Dieu a agi en nous. Il nous a visités quand nous avions à peine quelques semaines, quelques mois, 14 ans, 60 ans... Nous l‘avons oublié, nous avons perdu la trace de sa visite, mais elle reste gravée dans les strates profondes de notre mémoire. Demandons à l‘Esprit- Saint de faire mémoire en nous, de désensabler nos souvenirs pour que jaillisse à nouveau la source cachée. L‘Esprit-Saint est notre mémoire. Il nous rappelle ce que Dieu a fait pour nous. Il rend actuelles et porteuses de vie les grâces du passé. Il nous fait sortir de l‘oubli où nous nous sentons seuls, ne sachant plus que nous avons un Père du ciel qui veille sur nous avec tendresse.
Ancrons-nous dans la foi, bien plus profonde en nous que les sentiments. Il peut nous être donné de sentir cette prière, mais les sentiments nous échappent, nous ne pouvons pas les susciter. Ils dépendent parfois du temps qu‘il fait ! Par la foi, nous pouvons rejoindre la prière de l‘Esprit en nous. Par la foi nous pouvons nous y unir, et notre joie, nul ne pourra nous la ravir, car elle est fondée en Dieu. „ Ravive le don spirituel que Dieu a déposé en toi! “ (2 Tim 1, 6)

Veronica Tournier, dominicaine
Mes conseils pour prier 
Les Essentiels 
la vie 26/04/2018

*****
« La foi que j’aime le mieux, dit Dieu, c’est l’Espérance. [...]
Mais l’Espérance ne va pas de soi. L’Espérance ne va pas toute seule. Pour espérer, mon enfant, il faut être bienheureux, il faut avoir obtenu, reçu une grande grâce. […] L’Espérance voit ce qui n’est pas encore et qui sera. Elle aime ce qui n’est pas encore et qui sera. Sur le chemin montant, sablonneux, malaisé.
Sur la route montante. » 


Charles Péguy, Le Porche du mystère de la deuxième vertu,
Paris : Nouvelle Revue Française, 1916

Aucun commentaire: