Après le déclenchement d’une alarme dans un musée, le visiteur répond : « Mais je n’ai rien fait, rien touché, j’ai simplement regardé ! » Mais regarder ce n’est pas exactement « ne rien faire ». Tout ce qu’on voit n’est pas sans conséquence sur nous-mêmes. Tout ce qui passe par les yeux vient se reposer dans le cœur. Prenons donc soin de notre cœur : il est trop précieux. Il n’est pas qu’un muscle, mais aussi une formidable banque d’images. Il ne conviendrait pas d’y mettre n’importe quoi.
Une longue tradition biblique associe le cœur et les yeux. Dans le livre de Job, nous trouvons : « Si mes pas ont dévié du droit chemin, si mon cœur fut entraîné par mes yeux et si une souillure adhère à mes mains, qu’un autre mange ce que j’ai semé et que soient arrachées mes jeunes pousses ! » (...)
Pour nous aussi, une certaine ascèse du regard est nécessaire. Dans ce monde d’image, nous savons que tout n’est pas bon à regarder et qu’une certaine complaisance peut finir par nous ligoter intérieurement. Il ne faut pas être naïf et savoir choisir ce qu’on regarde à la télévision ou sur internet. Il faut éduquer notre regard pour qu’il ne s’attarde pas sur ce qui nous fait du mal.
Mais, et d’une manière aussi importante, il nous faut nourrir notre regard et notre cœur de bonnes choses. Profitons de la beauté de la nature pour y discerner les traces de Dieu. Contemplons la beauté d’un visage qui sourit et nous sentirons, à notre tour, un sourire éclairer notre visage. Car le vrai sourire, celui du cœur et des yeux, est contagieux !
Extrait de la méditation par Sr Carinne Michel, dominicaine
L’éducation du regard
sur Matthieu 5, 27-32
matthieu.retraitedanslaville.org 7/9/18
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Pas de compromission, de petits arrangements faciles, de "ce n'est pas bien grave"... Tout importe, et tout porte à conséquence. Tout agit sur notre cœur, c'est vrai, ce cœur qui, dans le monde ancien, est avant tout le
siège de l'intelligence, de la mémoire, de la vigilance. "Si mon cœur fut entraîné par mes yeux" : si j'ai baissé la garde, n'ai pas pensé ce que je voyais avec toute mon intelligence, si j'ai laissé ma mémoire oublier,
là est le danger.
siège de l'intelligence, de la mémoire, de la vigilance. "Si mon cœur fut entraîné par mes yeux" : si j'ai baissé la garde, n'ai pas pensé ce que je voyais avec toute mon intelligence, si j'ai laissé ma mémoire oublier,
là est le danger.
"Mets une garde à mes lèvres, Seigneur, veille au seuil de ma bouche. Ne laisse pas mon cœur pencher vers le mal [...]" dit le Ps 140. L'homme n'est pas seul, ployant sous le poids d'une responsabilité impossible à porter - à seul porter. L'Esprit est là pour garder, veiller, guider. Guider le cœur, guider les yeux, guider la main. Guider les yeux à voir ce qui ne se voit pas : la petite fleur au bord du chemin, la douleur dans les yeux de celui qui ne dit rien, la main qui n'ose se tendre, la merveille du silence peuplé d'oiseaux un matin...
Guider la main, comme cet artisan, au temps de Moïse, dont Dieu dit qu'il l'a "comblé de l'esprit de Dieu en habilité, intelligence et savoir pour toutes sortes d'ouvrages" (Ex 31,3). Couper sa main, ou la laisser évoluer en Dieu, avec Dieu, l'alternative est peut-être bien là...
Merci beaucoup Sr Carine! Belle journée à tous, et encore merci pour vos prières et vos mots qui font tant de bien. Je vous garde toutes et tous en la mienne.
Par Audrey 7 septembre 2018
L’éducation du regard
sur Matthieu 5, 27-32
matthieu.retraitedanslaville.org 7/9/18
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L'espace public est envahi d'images pouvant blesser le regard et il est difficile d'y échapper. Ceux qui s'élèvent contre cet envahissement ou cet étalage sont critiqués sous le prétexte "liberté d'expression". Cette profusion entraîne une accoutumance (une complaisance ?) indifférente. Les recommandations de Matthieu (Mt 5, 27-32) sont fortes et "définitives". Apprendre à regarder avec le cœur et non avec mépris. Nous sommes si souvent tentés de nous fier aux apparences. Si les images peuvent nous manipuler par la volonté de ceux qui les produisent, la nature n'est pas volontairement manipulatrice. Elle est dans sa création première ou dans l''ordonnancement voulu par les hommes. Elle peut apaiser le cœur et l'esprit. Merci, Seigneur, de nous avoir donné cette beauté gratuite.
Par mahon 7 septembre 2018
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