N’est-ce pas agréable d’être regardé et apprécié par les autres ? De recevoir un compliment, une petite reconnaissance de la part de son chef ? Si nous nous arrêtons à la surface : ces faits correspondent à la pyramide de Maslow.* Rien de nouveau sous le soleil : l’homme a besoin de reconnaissance. Et si ce besoin traduisait quelque chose de plus profond, et si les conséquences avaient une consonance plus… métaphysique ? Un truc comme « intériorité », cela vous parle ? Et si, en pensant que le regard d’autrui allait combler un vide existentiel, nous faisions fausse route ?
Nous avons besoin d’amour par essence. Cela se voit dès le début de notre vie : on dépend des autres, de leur amour. Enfants, ils nous nourrissent. Mais, depuis la chute de l’homme, nous vivons séparés de notre source de vie. Ainsi, notre quête de l’amour est inévitable, mais sans issue si nous cherchons l’amour chez l’autre, car nous sommes confrontés à un amour qui est limité. Avec de la maturité, on se rend compte que notre désir d’amour est infini. Comme le dit alors Jean-Baptiste, („ Convertissez-vous „.), il faut effectuer un retournement de notre âme vers l’intériorité.
Intériorité et extériorité ne sont pas des lieux : on ne peut pas vraiment leur donner une définition… Ce sont des mouvements. L’extérieur est ce qui se manifeste dans le monde. « Moi » : je suis un objet dans le monde et je suis attiré par des choses extérieures. Mais il y a un autre mouvement vers l’intérieur qui n’appartient pas au monde manifesté. Il faut lâcher prise vers ce mouvement intérieur.
Comment retrouver cette intériorité ?
En s’orientant vers l’amour infini : car c’est celui-là seul qui pourra combler notre désir d’infini. Quand on accède à l’intériorité, on se perçoit comme un être qui donne et qui rayonne. Comme dit saint Paul dans les Actes des Apôtres (Ac 17, 28) : « car en Lui nous avons la vie, le mouvement, et l’être ». On ne reçoit qu’en donnant.
Dans un sens, observer les mouvements de son âme, les mouvements internes, pour accéder à l’intériorité par l’introspection, ce n’est pas inutile. Mais on reste dans la psychologie et on ne s’en sortira pas uniquement avec cela. L’intériorité est plus profonde que la psychologie. Nous vivons séparés de notre source, nous sommes dans une impasse existentielle. Se connaître soi-même peut aider. Mais il faut avant tout lâcher prise avec les mouvements extérieurs. Nous cherchons la reconnaissance, nous cherchons à être comblés dans les activités professionnelles, dans l’amour. Mais dans ce cas, nous ne serons jamais pleinement satisfaits, rien d’extérieur ne pourra nous combler. Il faut retourner vers la source. ( « Dieu plus intérieur que le plus intime de moi-même » dit saint Augustin).
* Pyramide de Maslow |
Denis Marquet, écrivain, philosophe et thérapeute.
interviewé par Aleteia à propos de son livre: „Osez désirer tout, la véritable philosophie du Christ“, Flammarion éd.
aleteia.org 30 août 2018
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