Avant d’entrer au monastère, je travaillais à l’hôpital dans un service ultraspécialisé. J’ai eu en charge un bébé très malade. Jeune médecin, j’avais souvent besoin de l’avis de mon chef, ce qui retardait la mise en place des traitements. Les parents de cette petite fille auraient sans doute préféré que ma collègue plus expérimentée s’occupe d’elle, mais jamais ils ne me l’ont dit ni même fait sentir. J’étais à leur service, comme je pouvais, dans une situation dramatique et ils m’ont fait confiance. Leur bienveillance à mon égard m’a profondément touchée.
La plupart du temps, nous comprenons le service comme le don de nous-mêmes : donner de son temps, de son énergie, de sa compétence à quelqu’un qui en a besoin. Mais le service n’est pas seulement cela. (...) Quand une sœur me donne un coup de main, qui reçoit le plus ? Moi de son aide ou elle de ma reconnaissance ?
« Si quelqu’un me sert, mon Père l’honorera » ( Jean, ch. 12, v. 26 ), dit Jésus. Quand il nous demande de le servir, c’est d’abord lui qui nous sert. Il s’incline devant chacun de nous pour nous laver les pieds, comme à ses disciples le soir du Jeudi saint. Car pour lui, c’est la réciprocité qui distingue le service de l’esclavage. Et même si dans le service, nous sommes faibles ou si nous en faisons trop, il nous offre sa bienveillance. Si nous désespérons de nous-mêmes, il continue à nous faire confiance. Si nous tombons, il nous relève.
Méditation des soeurs du monastère d’Orbey sur le service: Marc 10, 45
carême.retraitedanslaville.org 21/03/2018
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Recevoir quand on ne voulait que donner, quelle expérience bouleversante!(...) L'amour met Jésus au service de ceux qu'il sert. C'est l'amour qui nous met de même au service, nous porte à donner. Pas un amour 'tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil', pas un amour à œillères, tout en gentillesses sucrées, mais, au contraire, un amour qui voit la réalité telle qu'elle est, et la voyant veut que l'autre soit libre, et veut que l'autre vive.
Obstinément, âprement parfois. Jésus aime lorsqu'il se met en colère, renverse des étals, parle de haïr son père et sa mère, tance Pierre. Il veut les faire sortir de leurs ornières, de leurs enfermements, qu'ils ouvrent les yeux, et soient sauvés.
Pourquoi les pieds? Peut-être parce qu'ils sont souvent déformés, qu'il leur arrive de sentir mauvais, d'être crottés. Pas la partie la plus noble, à première vue, de notre anatomie, mais bien celle pourtant sur laquelle nous reposons. Celle sur laquelle il faut se pencher pour voir, et prendre telle qu'elle est, tels qu'ils sont.
Avec Jésus, on n'est jamais dans le mièvre, on est dans la réalité, douloureusement incarnée. C'est elle qui nous fait avancer, et nous sauve, sans l'avoir cherché. Simplement, en voulant donner.
Obstinément, âprement parfois. Jésus aime lorsqu'il se met en colère, renverse des étals, parle de haïr son père et sa mère, tance Pierre. Il veut les faire sortir de leurs ornières, de leurs enfermements, qu'ils ouvrent les yeux, et soient sauvés.
Pourquoi les pieds? Peut-être parce qu'ils sont souvent déformés, qu'il leur arrive de sentir mauvais, d'être crottés. Pas la partie la plus noble, à première vue, de notre anatomie, mais bien celle pourtant sur laquelle nous reposons. Celle sur laquelle il faut se pencher pour voir, et prendre telle qu'elle est, tels qu'ils sont.
Avec Jésus, on n'est jamais dans le mièvre, on est dans la réalité, douloureusement incarnée. C'est elle qui nous fait avancer, et nous sauve, sans l'avoir cherché. Simplement, en voulant donner.
Par Audrey le 21/03/2018
Commentaire sur le service: Marc 10, 45
carême.retraitedanslaville.org 21/03/2018
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