8 février 2018

CHEMINEMENT DE CONVERSION



"Roue de la métamorphose", centrebethanie.fr

(...) Partir à l’aventure du « toujours nouveau » qui nous arrache à nos routines et à nos habitudes, et ouvre notre vie à la capacité d’émerveillement.        
Dans ce chemin de transformation, tous nos sens sont mis en chantier pour devenir des portes ouvertes sur le monde manifesté contenant le mystère d’une Présence qui échappe à nos perceptions ordinaires.   
Il s’agit de s’exercer à voir sans regarder, à entendre sans écouter... Laisser nos sens se libérer des conditionnements du mental.                                                                                               
Commence alors l’aventure du « toujours nouveau ».

„S‘émerveiller“ (extrait d‘enseignement)

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Il y a dans tout cheminement spirituel un mystère proprement indicible, une dimension si profonde et personnelle qu’on ne peut qu’avoir énormément de réticence à en parler. (...) Je vois vraiment non seulement mon itinéraire spirituel, mais toute la vie comme une marche ininterrompue, un pèlerinage intérieur et une ascension toujours recommencée vers le Royaume des cieux, qui est au milieu de nous et en nous. Sur ce chemin, il y a tout ce dont l’existence est faite, mais surtout des rencontres, des personnes à travers lesquelles – sans que j’en sois toujours conscient – Dieu est venu à ma rencontre et m’a montré la voie.
(...) Il y a au plus profond de l’être et du monde une force, un Etre, une Présence infinie, au-delà du temps et de l’espace, qui transcende le réel et qui le fonde.
Oui, l’homme est un mélange de finitude et d’infini, de temporel et d’éternel. A ce moment-là, cet Être, ce Tout-Autre était encore impersonnel. Il n’avait ni nom, ni visage. Je n’osais pas encore l’appeler Dieu. Mais il était. (...) Pour rester en contact avec cet Etre suprême, Principe de toute existence, il fallait me rendre « transparent », me libérer de mon ego et de ses illusions. Pour cela, les livres ne servaient à rien. Je devais me mettre en chemin. Il fallait une pratique de transformation spirituelle.
(...) Fabuleux humour de Dieu qui écrit droit avec des lignes courbes: cet Etre impersonnel et abstrait dont j’avais pris conscience prenait, par la pratique d’une forme impersonnelle de méditation, un visage et un Nom personnels: Jésus-Christ. Comme saint Augustin, j’avais envie de crier : « Mais toi, Seigneur, tu étais plus intérieur que ce qu’il y a en moi de plus intérieur, et plus élevé que ce qu’il y a en moi de plus élevé ».
La prière (hesichasme): « Seigneur Jésus-Christ, fils de Dieu, aie pitié de nous » allait devenir, au fil du temps, un face-à-Face personnel, vivant, pacifiant, purificateur, avec le Christ.
Dans le tréfonds du cœur, un moyen de communion avec Dieu, mais aussi un combat ardu et souvent épuisant contre les passions et pensées parasites. J’étais fasciné à l’idée que cette prière était née dans le désert d’Egypte au IVe siècle.
(...) Que ce soit dans la prière de Jésus ou dans la liturgie orthodoxe, j’ai été immédiatement fasciné par la place donnée au corps, mobilisé dans tous ses sens – la vue par les icônes et les bougies, l’ouïe par les chants, l’odorat par l’encens, etc. – et par une série de gestes: signes de croix, prosternations (métanies)...
« Repentez-vous, car le Royaume des cieux est tout proche » (Mt 4,17), dit le Christ au début de son Evangile. Sans doute n’ai-je pas encore commencé à me repentir, mais j’ai appris que cette métanoïa est la clé de la vie spirituelle. Indissociable de l’humilité, elle est le moteur de la transformation du vieil homme en homme nouveau, de l’ouverture à l’Esprit.  
Oui, ce n’est qu’en reconnaissant mes faiblesses, mes imperfections, la poubelle qu’est mon âme, que je peux m’ouvrir à la miséricorde de Dieu, à l’amour qui est pardon et patience, cet amour, cette compassion qui change la substance même des choses.
(...) La vraie conversion – la seule qui compte, au-delà de toute appartenance ecclésiale –, c’est la métanoïa dont parle Jésus au début de l’Évangile, le retournement de tout notre être, de notre cœur le plus profond, par lequel notre pauvreté humaine se tourne vers la grâce de Dieu. Or, dans la mesure où je reste pécheur, cette révolution intérieure n’est jamais faite une fois pour toutes.
Elle ne s’interrompt ni ne se termine jamais. Elle est un mouvement infini, un devenir qui n’en finit pas d’advenir. Elle est le chemin à la suite de Celui qui est le Chemin, qui chemine avec moi et en moi: le Christ qui fait toutes choses nouvelles.

Extraits de l’article „Comment je suis devenu orthodoxe“

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