23 novembre 2017

RENCONTRE ŒCUMÉNIQUE À LOURDES





Évangéliques et catholiques se sont découvert une proximité spirituelle. « Bien qu’il reste entre nous des désaccords sérieux sur les sacrements, les ministères et l’Église, nous avons en commun de saluer en Jésus, le Christ, crucifié et ressuscité, notre sauveur et maître. Et d’avoir reçu de lui la mission d’aller par le monde pour faire de toutes les nations des disciples », a prêché le pasteur Etienne Lhermenault aux évêques de France à Lourdes, citant saint Paul (1 Co 1 :22-24).
« Dans un monde où la désespérance est telle, il est difficile de ne pas mettre en avant notre foi commune ensemble. La sécularisation fait que nos Églises se retrouvent. L’Église catholique a généralisé des pratiques qui se rapprochent des nôtres, comme l’évangélisation, le baptême des adultes et le rôle des laïcs dans l’Église. Nous sommes plus capables de nous comprendre », explique Etienne Lhermenault.
(...) Dans son message aux évêques, Etienne Lhermenault n’a pas caché la « grande frilosité chez une partie des unions d’Églises à l’endroit de tout dialogue avec l’Église catholique », ni les différences théologiques fortes qui subsistent. « Les sacrements se limitent chez nous au baptême et à la Sainte Cène, qui est essentiellement vue comme un mémorial. (...) Nous sommes conscients que nous avons des progrès à faire sur la dimension collective du salut, car nous ne sommes pas chrétiens tous seuls ! De même, nous nous sommes rendu compte qu’il fallait une certaine reconnaissance des ministres du culte, pour éviter les dérives », reconnaît-il.
Pourtant, sur les questions du salut et de la justification par la foi, griefs fondateurs de la Réforme protestante, les responsables évangéliques ont compris qu’ils étaient moins éloignés qu’ils le pensaient des catholiques. Ce qui permet un dialogue profond, et exigeant. 
Pour beaucoup d’évangéliques, le terme « œcuménisme » est mal compris. « Ils ont peur d’un relativisme doctrinal. Mais la grâce actuelle de ce dialogue interconfessionnel est  que nous discutons en vérité. Il reste beaucoup de choses sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Nous nous le disons avec bienveillance, et nous n’essayons pas de faire croire qu’on a effacé toutes les différences, par émotion », perçoit le pasteur, convaincu que c’est la seule condition pour avancer réellement dans l’unité des chrétiens. Son invitation à Lourdes prouve qu’il n’est pas le seul.

Pierre Jova, journaliste
« Rapprochement des évangéliques et des catholiques à Lourdes« (extraits)


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