14 novembre 2017

LE BLASPHÈME CONTRE L‘ESPRIT





Au milieu d’une surabondance de signes miséricordieux et de paroles sur la bonté du Père, Jésus met en garde contre un endurcissement possible qui peut aller jusqu’à l’extrême : refuser que l’Esprit nous enseigne et nous touche. Autrement dit, « le “blasphème” ne consiste pas à proprement parler à offenser en paroles l’Esprit Saint ; mais il consiste à refuser de recevoir le salut que Dieu offre à l’homme par l’Esprit Saint » (Jean-Paul II).
Cela signifie que le péché contre l’Esprit a une double dimension. La première consiste à refuser la mise en lumière du péché par l’action de l’Esprit. L’intelligence se dérobe systématiquement à la révélation du péché, révélation qui se fait à travers les rencontres et les circonstances de la vie par lesquelles l’Esprit Saint nous enseigne intérieurement. C’est ce qu’on appelle le refus de la « manifestation du péché ».
Jésus met en garde contre un endurcissement possible qui peut aller jusqu’à l’extrême.
Il s’agit d’une « résistance intérieure, presque [d’]une impénétrabilité de la conscience, [d’]un état d’âme que l’on dirait durci en raison d’un libre choix. C’est ce que la Sainte Écriture appelle “l’endurcissement du cœur ”», écrit saint Jean-Paul II. Cela correspond de nos jours à la « perte du sens du péché » qui va de pair avec la « perte du sens de Dieu ». Et de conclure : « L’Église demande que le dangereux péché contre l’Esprit laisse la place à une sainte disponibilité à accepter sa mission de Paraclet lorsqu’Il vient “manifester la culpabilité du monde en fait de péché, en fait de justice et en fait de jugement” » (Jn 16, 8).
Une fois le péché mis en évidence, la seconde dimension du péché contre l’Esprit Saint se réalise par le refus de la miséricorde de Dieu.. « Si Jésus dit que le péché contre l’Esprit Saint ne peut pas être remis ni en ce monde ni dans l’autre, c’est par-ce que cette “non-rémission” est liée à la “non-pénitence”, c’est-à-dire au refus radical de se convertir et d’accueillir le pardon de Dieu. » Selon les mots du pape François, « le Seigneur pardonne tout ! ». Mais on peut se montrer fermé au pardon. « On ne veut pas être pardonné ! On ne se laisse pas pardonner ! » C’est pourquoi il est si important de demander au Seigneur un cœur qui sache écouter et se laisser enseigner ; une conscience qui se laisse éclairer ; et finalement, un cœur contrit qui accueille avec joie la miséricorde du Seigneur ! 

Père Nicolas Buttet, fondateur d‘Eucharistein
„ Une foi, mille questions „
famillechretienne.fr no 2077 1er novembre 2017

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Je ne me juge pas non plus moi-même, car je ne me sens coupable de rien; mais ce n'est pas pour cela que je suis justifié. Celui qui me juge, c'est le Seigneur. C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, ... 1Cor. 4,4 

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(...) Comme les pharisiens d'autrefois, nous sommes plus prompts à juger de la conduite des autres que de la nôtre. Le seul remède, c'est la lucidité. Demandons au Seigneur de nous montrer notre péché, même si la réalité nous accable un peu. C'est dur de se découvrir pauvre quand on se croyait "bien" ! La miséricorde n'est pas une coupable compromission avec le péché, elle est un chemin pour en sortir; la seule limite à la miséricorde divine, c'est notre vanité qui la pose.
Ce ne sont ni nos règles ni nos rites bien rodés, ni notre morale d'airain, ni nos certitudes immuables, qui nous sauveront. C'est Jésus, venu sauver ce qui était perdu, " le visage de la miséricorde du Père ", selon la belle expression du pape François. Il n'y a qu'une espérance pour nous: la miséricorde de Dieu. 

Juliette Levivier, théologienne
famillechretienne.fr no 2078 11 nov.2017



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