23 août 2017

LA PATIENCE DE DIEU





Nous voyons les ravages de l’ennemi. Dieu, Lui, regarde la fragilité de la tige, de l’épi. Pour rien au monde, Il ne veut prendre le risque d’endommager les prémices de la vie.
Nous n’avons certainement pas tort de fustiger le mal. Il est insupportable quand il bafoue et dévalorise l’humanité. Que de fois ne reprochons-nous pas à Dieu lui-même de tolérer le mal, de rester silencieux devant lui ? Dieu fermerait-il les yeux sur l’injustice des puissants ? Oublierait-il la mort d’enfants innocents ? Passerait-il l’éponge sur les atteintes à la dignité ? S’habituerait-il à la folie terroriste ?
Ecoutons ! Le livre de la Sagesse évoque bien la force de Dieu, mais elle n’a rien à voir avec la puissance des muscles ou des armes. Elle s’exprime dans le soin que le Seigneur prend de toute chose. Il n’a pas besoin d’écraser et d’exterminer. Il juge avec indulgence et avec beaucoup de ménagement. Que veut-il, en fin de compte, en faisant preuve de tant de patience, tant de tolérance ?
La Parabole du bon grain et de l’ivraie s’éclaire mieux par ces mots du livre de la Sagesse : « A tes fils tu as donné une belle espérance : après la faute, tu accordes la conversion. » Dieu n’intervient pas à la mesure de notre temps. Il ne se lassera jamais d’offrir au fils égaré le moment favorable pour le renouvellement de son cœur et de sa vie. Pour le Père, ce projet d’Amour mérite de laisser longtemps le meilleur se mêler au pire.

Extrait de l’homélie de Monseigneur Jean-Paul JAEGER, évêque du diocèse d’Arras, Boulogne et Saint-Omer
Il faut que le blé ait beaucoup à supporter au milieu de l'ivraie. Les grains sont mêlés à la paille et le lis grandit au milieu des épines. (...) Mais où devra donc se réfugier le chrétien pour ne pas gémir au milieu de faux frères ? Où ira-t-il ? Que fera-t-il ? Fuira-t-il au désert ? Les occasions de chute l'y suivront. Se séparera-t-il, lui qui progresse bien, jusqu'à ne plus supporter aucun de ses semblables ? Mais, dites-moi, lui, avant sa conversion, si personne n'avait voulu le supporter ? Si donc, sous prétexte qu'il progresse, il ne veut supporter personne, par ce fait même il est évident qu'il n'a pas encore progressé. Écoutez bien ces paroles : « Supportez-vous les uns les autres avec amour. Ayez à cœur de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix » (Ep 4,2-3). N'y a-t-il rien en toi qu'un autre n'ait à supporter ?

Saint Augustin (354-430), évêque d'Hippone (Afrique du Nord) et docteur de l'Église
Une communauté de prière animée par le magazine Prier.

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