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Vitrail du XIII s., église de Dormans,Marne |
Le 31 octobre 1517 marque le début de la Réforme protestante.
Comment célébrer un événement qui a entraîné la division durable de l'Église, contredisant ainsi le témoignage rendu selon la demande de Jésus. "Que tous soient un (...) pour que le monde croie que Tu m'as envoyé" (Jean 17,21) ? Il ne s'agit pas de minimiser le drame que représente cette rupture. Les guerres de religion qui ont ensanglanté l'Europe ont engendré un discrédit durable à l'égard du discours des Églises. Comment croire en un message de paix et d'amour si ceux qui le tiennent appellent à l'élimination de leurs adversaires ? Pendant des siècles, les communautés chrétiennes se sont construites en oppositions mutuelles, étendues par la suite vers les pays de mission.
C'est justement à partir de l'annonce missionnaire de l'Évangile qu'a commencé à se développer le mouvement oecuménique. Sans nier les différences théologiques, les disparités de culte, les sensibilités spirituelles, la conviction s'est répandue que ce qui unit est plus profond et durable que ce qui divise. Il fallait tout mettre en oeuvre pour que, dans le respect de la vérité, d'authentiques rencontres puissent se produire.
Les rencontres n'ont pas toujours abouti à une parfaite convergence, mais elles en montrent la direction. Elles entretiennent l'espérance que la pleine communion n'est pas hors d'atteinte. (...) Souhaitons que les rencontres qui marqueront l'anniversaire de la Réforme soient autant d'occasions de vrais dialogues à travers lesquels l'unité de l'Église apparaîtra comme ce qu'elle doit être: une unité plurielle.
P. François Euvé, jésuite, théologien, physicien, directeur de la revue "Études"
Extrait de " Une Église unie et plurielle"
Panorama octobre 2016
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