La liberté de religion et la liberté d’expression sont appelées à coexister en tant que droits humains fondamentaux. (...)
Minimiser le rôle essentiel de la religion dans toutes les sociétés ne sera pas la réponse aux défis actuels trouvés dans l’interaction de ces deux libertés. (...) Les religions ont le droit et le devoir de préciser qu’il est possible de construire une société où un sain pluralisme qui respecte les différences et les valorise en tant que telles est un allié précieux dans l’engagement à défendre la dignité humaine … et un chemin vers la paix dans notre monde troublé . La tendance à la mondialisation n’est pas nécessairement mauvaise. Au contraire, si elle nous unit, elle peut être noble. Cependant, nous sommes tous conscients que « la mondialisation fait de nous des voisins, mais ne nous rend pas frères . Par conséquent, si cette tendance prétend nous rendre tous pareils, elle détruit l’individualité de chaque personne.
La liberté de religion ou de croyance est un droit fondamental qui façonne la manière dont nous interagissons, seuls ou en communauté, avec nos voisins dont les opinions religieuses diffèrent des nôtres. La liberté religieuse est ancrée dans le respect de la liberté de conscience. Par sa nature même, elle transcende les lieux de culte et la sphère privée des individus et des familles et cherche à construire le bien commun de toutes les personnes. Comme le dit le pape François, la liberté religieuse nous permet de rechercher « la vérité et la dignité de la personne humaine et des droits humains. (...) Il est impérieux que les adeptes des diverses traditions religieuses unissent leurs voix pour appeler à la paix, à la tolérance, au respect de la dignité et à tous les droits des autres. (...)
Chacun a non seulement la liberté, le droit, mais a aussi l’obligation de dire ce qu’il pense pour aider le bien commun… Nous avons l’obligation de dire ouvertement, d’avoir cette liberté, mais sans offenser… On ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de leur foi.
En ce sens, il y a une interaction délicate de ces deux droits fondamentaux qui doit être maintenue avec attention en respectant la liberté de conscience des autres, en exerçant notre liberté d’une manière responsable et respectueuse, non pas comme une autonomie ou licence complète, mais plutôt comme la liberté de choisir ce qui est vraiment bon pour l’individu, pour sa communauté et pour le bien commun, et en traitant les autres comme nous souhaitons être traités. (...)
Mgr Richard Gyhra, chargé d’Affaires (ad intérim) de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des Nations Unies et des autres Organisations internationales à Genève,
Extrait de son intervention, du 9 mars 2016, à Genève
zenit.org
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire