18 mars 2016

DIEU PRÉSENT DANS LE SECRET





La fête la plus élevée et la plus vraie, la fête suprême, est la fête de la vie éternelle, c'est-à-dire la félicité éternelle où nous serons vraiment face à face avec Dieu. Cela, nous ne pouvons pas l'avoir ici-bas, mais la fête que nous pouvons avoir, c'est un avant-goût de celle-là, une expérience de la présence de Dieu dans l'esprit par la jouissance intérieure que nous en donne un sentiment tout intime. Le temps qui est toujours nôtre, c'est celui de chercher Dieu et de poursuivre le sentiment de sa présence dans toutes nos œuvres, notre vie, notre vouloir et notre amour. C'est ainsi que nous devons nous élever au-dessus de nous-mêmes et de tout ce qui n'est pas Dieu, ne voulant et n'aimant que lui seul, en toute pureté, et rien autre chose. Ce temps est de tous les instants. 
Ce vrai temps de fête de la vie éternelle, tout le monde le désire, d'un désir de nature, car tous les hommes veulent naturellement être heureux. Mais désirer ne suffit pas. (...) L'avant-goût du vrai et grand jour de fête, beaucoup de gens aimeraient bien l'avoir et ils se plaignent qu'il ne leur est pas donné. Quand dans la prière ils ne font pas l'expérience, au fond d'eux-mêmes, d'un jour de fête et ne sentent pas la présence de Dieu, cela les chagrine. Ils prient d'autant moins et le font avec mauvaise humeur, disant qu'ils ne sentent pas Dieu et que c'est pour cela que l'action et la prière les contrarient. Voilà ce que l'homme ne doit jamais faire. Nous ne devons jamais faire aucune œuvre avec un zèle refroidi, car Dieu est toujours là présent, et même si nous ne le sentons pas, il est cependant entré secrètement pour la fête.

Jean Tauler (v. 1300-1361), dominicain à Strasbourg 
Extraits du Sermon 12, pour le mardi avant les Rameaux

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Il ne fait nul doute que François est venu pour (...) nous donner la nostalgie de Jésus, la nostalgie de Dieu vivant dans chaque minute de nos vies. Cette nostalgie que trop peu éprouvent en Occident, convaincus que cette présence divine dans notre quotidien appartient au passé et avec elle, souvent, Dieu lui-même.
François nous demande de nous rappeler combien Dieu est vivant. Il nous le rappelle lui-même chaque fois qu’il vivifie, reverdit, régénère la parole du Christ. C’est en cela que François dépasse toutes les tentatives d’explications et de commentaires de ses propos, souvent réduits à la lunette politique ou idéologique. Sa parole jette un pont de 2000 ans avec celle de Jésus qu’il ancre ainsi profondément dans nos vies quotidiennes et dans l’actualité. Il nous apprend à réfléchir et à regretter ce que nos sociétés rationalistes ont perdu : cette Présence qui fut celle de la foi jusque dans la fibre la plus ténue de notre civilisation, avant qu’elle sombre dans le matérialisme triomphant et orgueilleux.

Christiane Rancé, écrivain, essayiste
Extrait du billet du 14/03/2016
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