9 octobre 2015

ENTRE DOUTE ET FOI






(...) Le doute lui-même n’est pas un manque de foi et fait partie d’une relation vivante que l’on entretient avec le Seigneur : « Moi, je mets autant de ferveur dans “je doute” que dans “je crois” », disait le savant Jean Rostand. (...)
Pourquoi avoir honte de ne pas s’attacher aux miracles ? Ils ne sont pas (...) une exception aux lois physiques, mais un signe personnel donné par Jésus à une personne, un geste divin qui vient récompenser la foi.
(...) Si nous croyons en Dieu, nous devons normalement admettre la toute-puissance créatrice de Dieu, qui est transcendante à toute cause située dans notre espace et notre temps. Admettre la Création, c’est admettre que notre monde n’est pas enfermé dans un système clos, mais qu’il reste toujours ouvert à l’intervention de son Créateur.
Il est tout aussi difficile (ou facile !) de croire à la conception virginale de Jésus que de croire à la création du monde. Cette activité est pour nous irreprésentable et au-delà de toute détermination scientifique.
Il en va de même pour la Résurrection. Au plan des phénomènes, elle se manifeste par une disparition : c’est le tombeau vide. Mais aux yeux de la foi, elle est le passage absolument transcendant du Corps du Christ de notre espace-temps à la gloire de Dieu. Entre le corps humain du Jésus prépascal et le corps glorifié du Christ, il y a à la fois continuité et discontinuité.
(...)
Croire, c’est dire « oui » en dépit de tout ce qui nous pousse à dire « non » ; c’est une manière de vivre qui ne se construit pas dans la certitude. Au contraire, la foi plonge l’homme tour à tour dans le doute et la lumière, elle lui fait traverser des remises en question et des contradictions troublantes. Difficile chemin à suivre que celui qui mène au Seigneur.
Pourquoi alors se priver de l’eucharistie ? Dans la Bible, connaître, c’est aimer. Et aimer, c’est décider de faire confiance, de croire la parole de l’autre : c’est le rencontrer. Et communier est l’une des façons de rencontrer et d’aimer le Christ. Ne plus communier, c’est risquer de distendre le lien, c’est ne plus lui parler « comme un ami parle à son ami »…
Pour lutter contre les doutes épouvantables qui la traversaient, sainte Thérèse avait trouvé une parade : l’eucharistie. « Communie souvent, bien souvent… Voilà le seul remède si tu veux guérir. Jésus n’a pas mis pour rien cet attrait dans ton âme. Vivre d’amour, c’est bannir toute crainte. »
La communion fréquente est le seul remède à toutes formes de doutes obsessionnels et récurrents.

Sophie de Villeneuve, rédactrice en chef de croire.com
"Que faire face aux doutes?" (extraits)
Les cahiers croire, septembre 2015


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