29 septembre 2015

LES RELIGIONS, OBSTACLES À LA PAIX ?



"Ichtus" , voir au bas du message
(...) Les religions peuvent être des facteurs de paix et de culture. En réalité, lorsqu'elles sont fidèles à elles-mêmes, elles communiquent des valeurs et des attitudes essentielles pour la vie en commun. L'amour du prochain, la bienveillance, la miséricorde, la compassion sont des valeurs auxquelles les croyants sont attachés. Même s'ils ne les incarnent pas toujours de façon héroïque, ils croient à ces valeurs. Or, notre monde aimerait croire, voudrait croire. Mais bien souvent, par scepticisme, déception, rationalisme, etc., il n'ose pas faire le pas et se débat dans des contradictions inextricables.
La toute première de ces contradictions est la difficulté à faire confiance à quelqu'un d'autre que soi. (...) La capacité à entrer dans un vrai dialogue constitue un apport majeur des religions pour des sociétés qui éprouvent tant de difficultés à assumer leur diversité. Qu'est-ce, en définitive, qu'un vrai dialogue? Bien souvent, le dialogue entre les cultures que l'on pratique dans les institutions internationales sert indirectement à aplanir les angles, en vue de créer un bon climat pour des négociations. 
Dans la rencontre interreligieuse, il n'y a pas d'arrière-pensée. En ce sens, il s'agit d'une conversation gratuite, plutôt que d'un dialogue. cette gratuité fonde la possibilité de tout dialogue interculturel.  
Image Arte
Les religions présentent parfois un visage aussi intolérant et effroyable, peut-être justement parce que le besoin de croire, qui se trouve au coeur de chaque homme, a été négligé, refoulé ou, pire, méprisé, voire interdit. Et le voilà qui revient de façon maladive, un peu comme une source que l’on aurait voulu tarir et qui tout à coup vous arrosese. Il est surprenant que nos sociétés sécularisées aient négligé à ce point cet incroyable besoin de croire.
Cette négligence – que certains peuvent vivre comme un refus ou une forme de mépris – peut faire naître des ressentiments violents. Il serait temps que l’enseignement du fait religieux soit à la hauteur des enjeux. Il ne s’agit pas d’endoctriner qui que ce soit, mais de donner un minimum de culture à tous afin que les religions soient considérées pour ce qu’elles sont, des formes culturelles, des représentations du monde, et non pas comme des restes de superstitions qu’il s’agit d’éradiquer.
Or, c’est bien trop souvent de cette manière que le fait religieux est, encore aujourd’hui, perçu par toute une partie du corps enseignant. Et ce qu’il y a de terrible, c’est que ce retour convulsif du religieux semble donner raison à ceux qui voudraient voir la foi reléguée aux oubliettes. Mais il n’en est rien. La foi est une ressource inestimable. Elle possède un dynamisme propre qui lui donne une grande capacité d’innovation.
L'apport des religions n'est guère audible dans le tohu-bohu de l’immédiateté médiatique qui ne retient du réel que l’utile ou le nuisible. Pour que cet apport soit entendu, il faut créer les conditions d’un certain silence, d’une écoute, d’une « pause », comme le souligne encore une fois le pape François. Alors, dans l’espace ouvert par cette pause, les religions laissent voir qu’en tout problème où l’humain et avec lui la nature et les choses sont engagées, il y a lieu de distinguer entre ce qui relève de l’utilité  et ce qui relève d’une valeur intrinsèque.

Jérôme Vignon, président des Semaines sociales de France
"La foi, une ressource inestimable" (extraits)
Les cahiers Croire, septembre 2015


L'ichtus (du grec ancien ἰχθύς / ikhthús (« poisson »)) est un symbole chrétien utilisé du Ier au IV ème siècle.

Les premiers chrétiens persécutés par les autorités romaines l'utilisaient comme code secret pour se reconnaitre entre eux.

(wikipedia)

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Ce qui est en jeu, souligne le pape, c’est la construction de « l’amour fraternel » : « Je saisis la présente occasion pour remercier tous ceux qui, quelle que soit leur religion, ont cherché à servir Dieu, le Dieu de la paix, en construisant des cités d’amour fraternel, en prenant soin du prochain dans le besoin, en défendant la dignité du don divin, du don divin de la vie à toutes ses étapes, en défendant la cause des pauvres et des migrants. »
Il recommande aussi aux immigrés de conserver la mémoire de leurs traditions : « S’il vous plaît, n’ayez jamais honte de vos traditions. N’oubliez pas les leçons que vous avez apprises de vos aînés, et qui peuvent enrichir la vie de cette terre américaine. »

Le pape François 
Extrait de sa réflexion sur la liberté religieuse à Philadelphie  
zenit.org 28/09/2015.


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