« La terre appartient à Dieu ». Ces paroles sont une protestation, un cri, une prise de conscience essentiels. Elles proviennent du Deutéronome : « C’est au Seigneur ton Dieu qu’appartiennent les cieux et les hauteurs des cieux, la terre et tout ce qu’elle renferme » (Dt 10,14). Des mots à méditer, longuement, inlassablement même, en cette période où la fragilité de la planète se fait sentir de façon croissante, et celle de l’homme plus encore. Ni les frontières ni la force ne peuvent contenir des flux migratoires qui s’apparentent à un exode, comme en connurent tristement nos aînés en des temps pas si lointains. Les mots du Deutéronome sont une boussole susceptible d’aimanter notre marche et de nous rendre – avec clarté – la direction de l’homme et de Dieu. (...)
« La crise écologique nous appelle à une conversion spirituelle profonde : les chrétiens sont appelés à une “conversion écologique, qui implique de laisser jaillir toutes les conséquences de leur rencontre avec Jésus-Christ sur les relations avec le monde qui les entoure” », affirme le pape, en faisant référence à son encyclique Laudato si’. «La Journée mondiale annuelle de prière pour la sauvegarde de la Création, [le 1er septembre], offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons ».
Le 1er septembre marque une date dans la conscience œcuménique et dans celle de notre responsabilité à l’égard de la planète, alors que se prépare la conférence mondiale sur le climat (COP21) qui doit se tenir début décembre à Paris. En ce temps de rentrée et de décisions multiples, nous sommes invités à allier la prière et l’attention à la planète, la conscience de notre responsabilité à l’égard d’autrui et à l’égard de tous. Laudato si’ ! La louange nous accompagne en chemin, pour marcher le pas léger. L’Esprit nous précède.
P. Jacques Nieuviarts, conseiller éditorial de Prions en Église
septembre2015
prionseneglise.fr*****
J’ai commencé à lire votre dernière encyclique et je vois mieux que tout se tient : l’attention au plus fragile qui garantit le bien commun, le partage qui élargit le cœur, le respect de la Création don de Dieu à l’humanité tout entière. Et enfin, non des moindres, le verset évangélique « j’étais un étranger et vous m’avez accueilli ». Vos propos viennent réveiller une flamme intérieure qui risquait de s’éteindre. Ils mettent en lumière ce pincement de cœur quotidien auquel je m’étais habituée, la fuite de mon regard voyeur devant un visage interrogateur ou encore mon incapacité à sourire à ces hommes qui n’ont plus rien alors que j’ai tout. Vos écrits me font l’effet d’une éponge abrasive verte, style scotch brite. Ils grattent, décapent, mettent à nu… Pas facile de se dégager de ce que vous appelez « l’intolérable et insupportable fardeau de l’indifférence » et de s’approcher « des plaies du Christ ». Vous nous y invitez pour que le meilleur de notre humanité et de notre foi refasse surface. Merci !
Bénédicte Drouin, essayiste
Les migrants, un pape scotch brite et moi
Extrait du "Billet d’humeur" 03/07/2015
famillechretienne.fr
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