La personne malade, écrasée par l'angoisse et la solitude, voit souvent sa vie rétrécir comme une peau de chagrin. À son insu, elle accompagne Jésus dans son agonie; ses larmes se mêlent aux gouttes de sang de ce Dieu qui s'est chargé de toutes nos angoisses. Il n'y a aucune souffrance dans laquelle le Christ ne soit avec nous. C'est lui, le Ressuscité, qui visite la personne malade à travers les autres, qui l'aide par la prière et les sacrements à traverser l'épreuve, à lutter pour la guérison. Saint Augustin écrivait dans ses Confessions: "Ah! le pauvre être que je suis! Aie pitié de moi, Seigneur. Voici mes plaies que je ne cache point : tu es médecin, je suis malade; tu es miséricordieux, j’ai de la misère."
Malade, la personne conserve sa dignité et elle peut toujours prier, même si elle a l'impression qu'elle a perdu la prière, qu'elle ne comprend plus rien. Il ne reste souvent qu'un simple regard jeté vers le Ciel, un soupir devant la croix, un silence d'amour qui prie plus fort que les mots. "Le non-dit dans l’offrande de soi-même est prière sans qu’il soit la peine de confondre parole et parlote. Prière de silence. Pas un mot. Prière des cinq sens" (Pierre Talec, Dieu mis en examen).
La prière chrétienne nous place devant la souffrance comme devant un mystère qui doit être assumé dans l’amour. Saint Paul nous dit que lorsque nous souffrons, la victoire du Ressuscité se réalise dans notre chair. « Prends ta part de souffrances comme un bon soldat du Christ Jésus… Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons » (2 Timothée 2, 3, 11-12). Quelle énergie ascensionnelle pour le monde, écrit Teilhard de Chardin :
Quel bond le monde ne ferait-il pas vers Dieu, si tous les malades à la fois tournaient leurs peines en un commun désir que le Règne de Dieu mûrisse rapidement à travers la conquête et l’organisation de la terre. Tous les souffrants de la terre unissant leurs souffrances pour que la peine du monde devienne un grand et unique acte de conscience, de sublimation et d’union» (L’énergie humaine).
"11 février, Journée mondiale des malades"
extrait de la méditation 10/02/2015
jacquesgauthier.com
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Seigneur, je te rends grâce pour ta présence à travers les personnes que tu mets sur ma route.
Malgré mes limites en santé, mes moments de découragement,tu ne m'abandonnes jamais.
Merci pour ces nombreuses mains qui se mettent à mon service pour m'aider à me laver, me nourrir, me soigner.
Merci pour ces yeux qui me regardent comme une personne et en me respectant tel que je suis.
Merci pour ces pieds qui m'aident à me déplacer dans ma chaise roulante.
Merci pour ces cœurs qui m'offrent leur amour si important à mes yeux.
Aide-moi Seigneur à te reconnaître dans toutes ces présences autour de moi.
Amen.
"Hospitalité"
diocèse de tournai.be
"Pour Lourdes, les guides touristiques mettent « trois étoiles » à une procession mariale quotidienne de malades ! Ce sont bien eux, en effet, qui font Lourdes, et qui font peut-être ressentir aux bien portants en apparence que leurs faiblesses, leurs défauts cachés, ils n’ont pas à en avoir peur : ce peut être comme des blessures par où passera la lumière d’un enfantement nouveau."
Père André Cabes
Ancien directeur du Service-Jeunes des Sanctuaires de Lourdes
Professeur de théologie mariale
mariedenazareth.com
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