15 février 2015

LE SENS DES MIRACLES


hozana.org

Dans l'Evangile comme dans les Actes, les miracles ne s’imposent pas d’emblée. Leur sens doit être précisé.
Au temple, un impotent est guéri, le peuple est rempli de stupeur, mais Pierre doit expliquer : c'est le Dieu d'Abraham qui a glorifié Jésus. (Ac 3).
A Philippe, c'est un magicien, Elymas, qui fait des miracles et qui tente de détourner le proconsul de la foi (Ac 13).
A Lystre, il y a aussi un impotent guéri. Le miracle en soi ne suffit pas à l'évangélisation, il peut conduire à de grossières erreurs ! (...) 
La spécificité chrétienne n’est pas dans la performance miraculeuse mais dans l’éthique et le refus d’instrumentaliser Dieu.
La première tentative d’instrumentaliser l’Esprit Saint provient d’un homme croyant et baptisé, Simon (Ac 8, 13). Il est démasqué au moment de la visite de l’apôtre Pierre, quand il veut alors acheter le pouvoir de guérison.
Un autre, Bar-Jésus, relève de la synagogue, et il est aussi démasqué comme magicien. C’est donc autant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la communauté que surgit la tentation de domestiquer l’Esprit.
Tantôt la parole a besoin du miracle pour provoquer la foi, tantôt le miracle a besoin de la parole pour le sauver de son ambiguïté et qu’il devienne vecteur de la foi.
Que nous transmet Marie ?
Dans l’épisode de la Visitation (Lc 1, 39-56), saint Luc montre l’effet de la parole de Marie porteuse de Jésus : à sa salutation, Elisabeth est remplie de l’Esprit, et l’enfant d’Elisabeth tressaille d’allégresse.
C'est un miracle, une manifestation extraordinaire.
Mais tandis que Elymas détourne de la foi et que Simon le mage veut acheter le pouvoir charismatique, la Vierge Marie chante le Dieu qui comble de bien les affamés, et ceux qui craignent Dieu.
Autour de Marie portant Jésus, l’Esprit n’est pas domestiqué mais il se répand puissamment.
Il n’est pas possédé magiquement, mais il est reçu dans la simplicité d’une visite charitable.
« Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent.
Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. »
(Lc 1, 50)

F. Breynaert, docteur en théologie
"Avec Marie l'esprit n'est pas un tour-de magie" (extrait)
mariedenazareth.com

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