25 novembre 2014

LA PRIÈRE DES "SIMPLES"





(...) Le pape distingue en effet dans l'épisode rapporté par saint Luc * trois catégories de personnes. 
Pour le pape, l'aveugle de Jéricho appartient à une première catégorie: c'est un homme sans importance, mais qui "a envie de salut", "envie de guérison". Ainsi, lorsqu'il se fait rabrouer - les disciples cherchent à "éloigner le Seigneur d’une périphérie" -, il crie plus fort que le "mur d’indifférence" qui l'entoure. Et puis il "gagne son pari" et il réussit à frapper à "la porte du cœur de Jésus".
Une seconde catégorie de personnes apparaît, explique le pape: "Cette périphérie n’arrive pas à s’approcher du Seigneur parce que ce cercle, avec tellement de bonne volonté pourtant, ferme la porte. Et c’est ce qui arrive si fréquemment entre nous croyants : quand nous avons trouvé le Seigneur, sans nous en rendre compte, on crée ce microclimat ecclésiastique. Pas seulement les prêtres, les évêques, mais aussi les fidèles : "Nous sommes ceux qui sont aux côtés du Seigneur !" Et à force de regarder tellement le Seigneur nous ne regardons plus les besoins du Seigneur : nous ne regardons plus le Seigneur qui a faim, qui a soif, qui se trouve en prison, qui se trouve à l’hôpital. Ce Seigneur qui se trouve dans la personnes marginalisée. Et ce climat est délétère." Le pape décrit les sentiments de ce groupe: "nous avons été choisis, nous sommes avec le Seigneur"; ce groupe "veut donc conserver son petit monde", quitte à éloigner ceux qui "dérangent le Seigneur", y compris "les enfants". "Quand dans l’Eglise, les fidèles, les prêtres et les évêques deviennent un groupe de ce genre, non pas ecclésial, mais ‘ecclésiastique’, par le privilège d’une proximité au Seigneur, ils courent le risque d’oublier leur premier amour, cet amour si beau que nous tous nous avons connu quand le Seigneur nous a appelés, nous a sauvés, nous a dit : ‘Je t’aime tellement’. C’est la tentation que connaisse les disciples : oublier le premier amour, c’est-à-dire oublier les périphéries, où je me trouvais auparavant, au risque d’avoir honte", a encore expliqué le pape François.
Le pape décrypte une troisième catégorie de personnes: le "peuple simple", celui qui loue Dieu pour la guérison de l’aveugle: "Combien de fois, nous trouvons des gens simples, des petites vieilles, qui vont parfois "péniblement, au prix de tant de sacrifices, prier la Vierge Marie dans un sanctuaire. (…) Ils ne demandent pas de privilèges, ils demandent seulement la grâce". C’est "le peuple fidèle qui sait suivre le Seigneur, sans demander aucun privilège", capable de "perdre du temps avec le Seigneur" et de ne pas oublier "l’Eglise marginalisée", des enfants, des malades, des prisonniers.

Extraits de l'homélie du pape François
* "L'aveugle de Jéricho"
17/11/2014
zenit.org

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