2 août 2014

L'ACTE DE FOI EST D'ABORD UN ABANDON






(...) "J'ai remarqué, nous dirait saint François de Sales, que beaucoup ne font point de différence entre Dieu et le sentiment de Dieu, entre la foi et le sentiment de la foi, ce qui est un très grand défaut. Si bien que, les sentiments se refroidissant, le découragement s'installe et la relation se dégrade: c'est par le découragement que se perd la très grande majorité des âmes." "Heureuse l'âme qui est également fidèle dans l'abondance sensible et dans la privation la plus rigoureuse! Elle mange le pain quotidien de pure foi et ne cherche ni à sentir le goût que Dieu lui ôte, ni à voir ce que Dieu lui cache: elle se contente de croire et d'aimer Dieu d'une volonté toute nue, et de faire, quoi qu'il lui en coûte,  tout ce que l'Évangile commande et conseille. Si le goût vient, elle le reçoit comme le soutien de sa faiblesse; s'il échappe, elle en porte en paix la privation et aime toujours. C'est l'attachement au sensible qui fait tantôt le découragement, tantôt l'illusion; au contraire, c'est cette fidélité dans la privation du sensible qui préserve de l'illusion."  [Fénelon] (...)
Le risque serait de prêcher la victoire par la force, là où l'acte de foi est d'abord un abandon et non une conquête de soi-même; c'est pouquoi nos répugnances et nos faiblesses, loin d'être des obstacles, sont des atouts supplémentaires: "Il n'y a pas de meilleur moment pour connaître notre impuissance et notre misère que lorsque nous sommes arides dans la prière, dégoûtés, distraits et découragés, sans ferveur sensible et même sans désir sensible de progresser dans l'amour divin.  (...) Abandonnez-vous en ces moments dans les bras de la divine miséricorde et ne craignez-pas". [Saint Alphonse de Liguori]
Et c'est dans cette lucidité croissante sur elle-même en même temps que sur la miséricorde de Dieu que l'âme grandira dans la seule foi, et se laissera libérer de l'orgueil qui est à la racine de toutes les chutes, puisqu'il consiste à prétendre se sauver soi-même.
(...) Au fil de cette déprise de nous-même, notre volonté va se transformer en celle de Dieu, mais doucement et sans même que nous nous en appercevions, tout l'effort ici étant de faire confiance à celui qui agit en nous, et non pas d'agir à sa place.
(...) C'est ainsi que l'âme va peu à peu se laisser porter à un nouvel öquilibre qui sera celui de la contemplation.

P. Max Huot de Longchamp
in Famille chrétienne, 19-25 juillet 2014


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