15 juillet 2014

LES TOUT-PETITS







(...) Les tout-petits, les enfants, les pauvres, les veuves sans appui constituent dans la Bible une catégorie particulière, objet d'un amour "préférentiel ". Cela nous énerve, dans la mesure où nous sacrifions aux idoles de la puissance, de la notoriété, de la "première place". Ces "tout-petits" sont des êtres de besoin qui ne peuvent subsister par eux-mêmes et doivent tout attendre des autres. La connaissance de Dieu comme Père, c'est-à-dire comme amour créateur, ne leur viendra que par cette "providence" exercée par leur prochain. Le "sage" et le "savant" entendent au contraire construire par eux-mêmes leur connaissance de "Dieu", c'est-à-dire de la vérité, de la vie. Persuadés de leur propre puissance, ils ne peuvent concevoir qu'un Dieu de puissance, dominateur et arbitraire. Ils manquent la vérité de Dieu qui est l'amour, à moins de se dépouiller de leur prétention pour se faire "tout-petits ", redevenir enfants et se mettre à l'école du Fils.
Il est lourd, le fardeau de ceux qui veulent accéder par eux-mêmes à la vérité et à la vie. Plus que lourd : impossible à porter car cela revient à vouloir se faire soi-même, être en quelque sorte son propre père ; ignorer l'autre, en qui se trouve notre origine, notre source. Devoir se porter soi-même est intolérable, en ce sens-là. Nous devenons alors notre propre fardeau. Le fardeau du Christ est léger, car Jésus est porté par un autre et se reçoit de lui. Est-ce encore un fardeau ? Oui, car la remise entre les mains d'un autre demande le renoncement à toute autosuffisance. Tel est le fardeau et le joug que le Christ porte lui-même, et c'est cela être "doux et humble de cœur ". Ce fardeau, il nous invite à le porter avec lui, car il n'y a pas d'autre moyen de découvrir notre filiation et de "trouver le repos ". Le fardeau lui-même devient repos. Mais passer du fardeau au repos suppose que l'on se dépouille, que l'on se libère de la charge de soi-même. Pour le Christ, cela ira jusqu'à la Croix.

Père Marcel Domergue, jésuite
croire.com

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Pour recevoir le message de Jésus, pour pouvoir s’approcher de lui et le connaître, il importe donc d’avoir un cœur simple. Une simplicité qu’il est difficile de décrire exactement avec des mots, mais dont on ressent bien ce qu’elle est, en contemplant la Sainte Vierge, Joseph, les bergers,... L’important n’est au fond pas tellement la condition sociale ou la richesse, mais l’attitude intérieure. Jésus a dit que, pour entrer dans le Royaume, il faut ressembler à un enfant. Ne pas se prendre pour quelqu’un d’important, à qui des choses sont dues, qui a droit à de la considération, qui doit maintenir une certaine image de lui-même. Au contraire, il s’agit de se reconnaître comme un enfant, un enfant de notre Père du Ciel, et de nous abandonner dans ses bras.
(...) Le langage de l’amour est un langage qui parle au cœur, et que tous les hommes peuvent comprendre. Un langage que l’on comprend bien mieux si l’on a un cœur simple, un cœur qui ne se regarde pas trop soi-même, un cœur qui sache aimer, apprendre à vivre l’abandon, en acceptant avec simplicité les petites difficultés qui peuvent se présenter dans ma journée, sans se plaindre constamment, ne serait-ce qu’intérieurement.

catholique.org

extrait de méditation quotidienne

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