Avec
ces moissonneurs qui séparent le bon du mauvais, nous retrouvons
l'image du jugement. Le tri. Image redoutable, qui nous laisse dans
l'ignorance de notre sort final.(...)
L'insistance
sur le jugement final est donc de caractère pédagogique : il s'agit
d'attirer l'attention sur une méprise possible. Dès que nous croyons au
Christ et au salut qu'il nous donne, nous ne pouvons qu'adhérer à lui et
faire nôtres ses comportements qui sont tous commandés par l'amour. «Nous sommes devenus un même être avec lui»,
explique Paul (Rm 6,5). Cela dit, ne croyons pas que le thème du
jugement soit menace fictive. Il y a en nous toute une part qui doit
être brûlée, une part d'ivraie. Nous avons à être débarrassés de tout ce
qui en nous ne va pas dans le sens de l'image de Dieu, qui n'est
qu'amour. Nous sommes appelés à renier ce qui, en nous, est incompatible
avec notre «participation à la nature divine» (2 P 1,4). En
attendant, Dieu laisse pousser l'ivraie dans le champ : il nous laisse à
notre liberté. Que serait notre amour s'il nous était imposé ? Beaucoup
ont du mal à ne pas prendre pour argent comptant tout ce qui leur passe
par la tête et par le coeur : aveuglés, nous confondons facilement
l'ivraie avec le blé. Toutes nos décisions doivent passer par l'épreuve
du discernement. Si nous faussons le jugement, nous n'éviterons pas les
conséquences néfastes de notre choix, mais c'est à l'heure de la
moisson, à l'heure de notre mort, que nous serons libérés de nos
mauvaises herbes. Notre confiance en l'amour doit donc rester entière.
Ce
qui vient d'être dit nous concerne personnellement. Élargissons la
perspective : le champ ensemencé, c'est le monde ; le temps nécessaire
pour que la plante parvienne à maturité dure du commencement à la fin de
l'histoire. C'est l'humanité entière qui est travaillée par la
semence de la Parole et envahie par l'ivraie destructrice. Ce qui se
passe dans le monde mélange de façon inextricable le bon et le mauvais.
Nous n'en sommes pas de simples spectateurs tirant leur épingle du jeu :
nous sommes bel et bien dedans, solidaires de tout ce qui se passe. Qui
peut dire ce qu'il aurait fait s'il était né au Rwanda ou s'il avait eu
20 ans en Allemagne hitlérienne ? Cela dit, remarquons que les deux
petites paraboles qui suivent insistent sur le caractère irrésistible
de la Parole semence, de la Parole ferment. Notons que graine et levain
sont minuscules par rapport au résultat à venir. Imperceptibles, cachées
dans l'épaisseur de l'humanité depuis le commencement du monde. Croyons
à la victoire de l'amour, dans le monde et en chacun de nous. À la
Pâque nous apprendrons que la Parole utilise pour la vie même ce que
nous entreprenons contre elle ; «même le péché», disait saint Augustin.
Souvenons-nous de Marc 4,26-29 : "Que le semeur dorme ou se lève, nuit et jour, la semence germe et grandit sans qu'il sache comment". "La Parole de Dieu ne revient pas à lui sans avoir produit son effet" (Isaïe 55,11).
Père Marcel Domergue, jésuite
croire.com
*****
catholique.org
méditation quotidienne
*****
La
première chose que nous apprend cette parabole [ Mt 12, 24-43 ] est que
nous menons une vraie lutte intérieure. L’ennemi de notre âme et de
notre salut plante dans ce champ, qu’est notre âme, des tentations qui
mettent en péril tout le bon blé que Notre Seigneur a déposé dans notre
cœur avec notre participation et coopération. Nous nous retrouvons avec
un champ rempli de bons grains, mais parsemés de mauvaises plantes. Le
Christ dans sa parabole nous dit qu’il est bien difficile d’enlever
cette mauvaise herbe sans abîmer le champ. Ces tentations sont comme les
baobabs et les volcans de la planète du Petit Prince. Il faut en
prendre soin et prévenir sinon la situation devient vite hors de
contrôle. Premier enseignement de cette parabole, il faut prendre soin
d’éviter les tentations et pas juste y résister : un ivrogne ne doit
pas, au bar, demander une limonade, il ne doit pas entrer dans le bar.
La
deuxième réalité que nous enseigne cette parabole est que notre monde,
que nous le voulions ou non, est divisé entre les bons et les mauvais ?
et beaucoup entre les deux. C’est une réalité que nous devons accepter,
et à l’exemple des premiers chrétiens vivre dans le monde au milieu de
tous, mais sans agir comme tout le monde. Ne nous scandalisons pas de ce
fait, ne nous en plaignons pas à Dieu, mais au contraire admirons la
beauté de la liberté que nous a donnée notre créateur. Utilisons-là pour
le bien et pour pouvoir l’aimer et faire le bien pour lui, librement,
juste par amour.
Finalement
cette parabole nous enseigne clairement aussi à ne pas juger les
autres. Rappelons que le Seigneur nous a dit que nous serons jugés avec
la même mesure que celle avec laquelle nous jugerons les autres. Le
Seigneur nous explique dans cette parabole qu’il laissera le champ comme
il est, et n’enverra pas ses ouvriers arracher la mauvaise herbe. Donc,
à notre tour, ne jugeons pas, mais au contraire demandons à Dieu la
grâce de rester fidèles à ses enseignements, reconnaissant notre
faiblesse et demandons-lui de tout notre cœur la conversion des
pécheurs.
méditation quotidienne
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire