10 juin 2014

SOYEZ DES PIERRES VIVANTES



Terre Sainte


L’important, ce ne sont pas tellement les « pierres » de Terre Sainte sur lesquelles a marché le Christ, mais les « pierres vivantes ». Celles-ci désignent notamment les générations de croyants qui se sont succédé depuis des millénaires sur cette Terre : le peuple juif, auquel Dieu s’est peu à peu révélé ; les disciples, qui ont suivi le Christ ; les premiers chrétiens, qui ont témoigné de leur rencontre avec le Ressuscité.
"Vous aussi, comme pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle » (1P 2, 5). Ces « pierres vivantes », ce sont aussi nous, les chrétiens appelés aujourd’hui. 

Pèlerinage en Terre Sainte 2009
Jeunes cathos, blog
*****


Dieu aime nous donner des commandements contradictoires. « Aimez vos ennemis »(*), par exemple. Ou « Soyez des pierres vivantes ». D’ailleurs, vivant, je le suis. Mais une pierre ?
Bien sûr, je sais être dur et sec. Quand j’étais enfant, on m’a appris que grandir, c’est durcir son cœur : ne pas vider ses poches quand on rencontre un mendiant ; ne pas prendre à cœur les malheurs qu’on nous confie ; modérer l’expression d’une piété enthousiaste ; aimer, mais sans trop s’attacher, parce que les chagrins d’amour font trop mal. Feindre si bien l’indifférence qu’elle finit par devenir une seconde nature.
Dans la vie, on appelle ça être adulte. Dans la Bible, cela porte un autre nom : avoir un cœur de pierre. J’écoutais ce matin dans la voiture cette chanson des années 60, « I am a Rock ». L’histoire d’un type qui s’est isolé pour ne pas souffrir : pas d’amour, pas d’amitié, rien de ces sentiments qui peuvent nous faire mal. « Et un rocher n’a pas mal, et une île ne pleure jamais… ».
Mais comment redeviendrait-elle vivante, cette pierre que j’ai dans la poitrine ? Dieu peut-il faire revivre ce qui est mort ? Dans la Bible, c’est sa spécialité. Au désert, quand le peuple hébreu meurt de soif, il fait jaillir l’eau d’un rocher plus sec que le cœur le plus endurci (**). Au matin de Pâques, il envoie son ange rouler la pierre qui fermait le tombeau de Jésus (***). 
Viens encore, Seigneur, me rappeler qu’une pierre vivante n’est pas seulement un paradoxe, mais encore une réalité magnifique. Cela s’appelle le corail.

* Matthieu 5, 44
** Exode 17, 6
***Matthieu 28, 2

Fr. Adrien Candiard, dominicain, couvent du Caire
Signe dans la Bible




Aucun commentaire: