30 mai 2014

LE CIEL EST DÉJÀ LÀ



By Hyatt Moore, Californie

« Ils le virent s’élever et disparaître à leurs yeux dans une nuée » (Actes 1, 9). Le Christ ne s’est pas absenté de nos vies depuis que les Apôtres l'ont vu s'élever au ciel. Il est bien là dans nos prières et nos engagements. Si nous souffrons de son absence, c’est qu’il nous est présent autrement. La montagne est belle de loin, la distance permet ainsi une plus grande proximité. 
« Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel » (Actes 1, 11)? Il nous arrive aussi de fixer le ciel comme si nous n’attendions plus rien de la terre. Assoiffés de lumière, nous cherchons la source qui va combler notre désir de bonheur. Nous pressentons bien qu’un jour l’amour de Dieu nous embrassera éternellement. Son Esprit a été donné pour nous tourner vers ce Dieu de tendresse que Jésus appelle abba. « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1, 8).
Le Christ n’est pas en haut, il est en bas avec nous. Il n’est pas au bout du chemin, il est au milieu avec nous. Il n’est pas absent, il agit à travers nous pour continuer à aimer et à guérir. Il ne s’est pas éloigné de nous, il est retourné vers le Père pour être plus près de nous par l’action de l’Esprit Saint. En Jésus ressuscité, toute l’humanité est enlevée au ciel, elle fait partie de Dieu.  
Le Ciel est en nous, sur terre. (...)

Paru dans Prions en Église Canada, 1er juin 2014.
sources: Le blogue de Jacques Gauthier, théologien

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En un certain sens le ciel est, pour nous, déjà là. Non encore révélé, mais présent. C'est la proximité enveloppante de l'amour. Plus qu'enveloppante : pénétrante. Les cieux où le Christ monte, c'est en effet l'humanité, nous tous. Nous ne le voyons plus parce qu'il a cessé de nous être extérieur. Cependant il ne vient nous habiter que dans la mesure où nous nous unissons aux autres dans une relation d'amour, de bienveillance : «Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom, je suis là, au milieu d'eux» (Matthieu 18,20). La demeure de Dieu, le Temple de l'Esprit, c'est nous faisant corps. Il se produit en quelque sorte un changement de visibilité. Le corps de Jésus de Nazareth nous est devenu invisible, et c'est là un des sens de l'Ascension. «On a enlevé mon Seigneur et je n e sais pas où on l'a mis» : ces mots de Marie-Madeleine en Jean 20,13 restent valables. Mais voici que Jésus se donne un autre corps visible, ce corps qui est Église. C'est donc nous, ensemble, qui rendons le Christ visible au monde. C'est pourquoi nous lisons en Jean 17,22-23 : «Qu'ils soient un comme nous sommes un (le Père et le Christ), moi en eux et toi en moi, pour qu'ils soient parfaitement un et que le monde reconnaisse que c'est toi qui m'as envoyé» C'est donc notre unité qui est maintenant la seule parole par laquelle Dieu se dit au monde. Par moments cela peut nous faire peur, mais cela nous dit dans quel sens doit aller notre marche pour que le ciel puisse habiter la terre.

Père Père Marcel Domergue, jésuite
croire.com

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