Le corps du Christ n’est plus dans le tombeau. Il en est sorti, il est en marche, il témoigne, il soulage, il guérit, il aime. Et ce corps du Christ ressuscité, vivant et libre, pour le monde aujourd’hui, sois en sûr, c’est toi, c’est nous, c’est l’Église de tous ceux qui le cherchent. Toujours plus loin. ALLELUIA !
Fr. Jocelyn Dorvault, dominicain, Le Caire
Fr. Jocelyn Dorvault, dominicain, Le Caire
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La joie ne nous vient pas sur commande. Nous n'en éprouvons pas lorsque quelqu'un nous y exhorte. Et cependant, elle est de l'ordre d'une décision à prendre et, à ce titre, elle ne dépend que de nous. La joie est à la fois l'expression et la conséquence d'une vie accomplie.
En effet, il est de notre devoir de vivre avec intensité. À cette condition, notre vie se trouve empreinte de joie. Et il relève de notre décision de réagir d'une manière ou d'une autre à ce qui, chaque jour, nous arrive.
Si nous le voulons bien, les occasions de se réjouir ne manquent pas. Je puis être heureux en effet de l'éclat de l'aurore au soleil levant ainsi que de ce jour nouveau que Dieu m'offre. Ou encore de la rencontre avec d'autres êtres humains, de mon travail qui réussit, d'un cadeau reçu d'une amie...
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Comme nous l'enseigne la psychologie, la joie est une émotion supérieure. Elle nous met en mouvement, nous fait du bien. Cependant, il ne faut pas la réduire à une émotion.
L'Évangile de Jean part du principe qu'en chacun de nous existe une source de joie, même si, subjectivement, nous ne la percevons pas. Souvent, nous la mettons de côté pour la bonne raison que nos soucis et notre anxiété la recouvrent, lui font écran. De sorte que la joie ne parvient même pas jusqu'à notre conscience. Pourtant, il suffit d'une parole d'amour adressée par quelqu'un, de la beauté d'une musique qui nous transporte pour que nous parvenions à entrer en contact avec cette source.
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Il est parmi nous dans l'Eucharistie. Il est en nous, dans notre coeur, lorsque nous prions ou méditons. Lorsque, à travers tous les soucis et toutes les angoisses, en dépit de la hargne, de la jalousie, et surtout de la culpabilité, nous parvenons au fond de notre âme, eh bien, nous y découvrons le fondement le plus intime, Jésus lui-même. Et lorsque nous trouvons Jésus au plus profond de notre coeur, alors nous trouvons en nous une joie que nul ne peut nous dérober.
Nous ne pouvons modifier nos émotions par la force, ni les programmer. Mais il dépend de nous de nous mettre en route vers la source de joie qui coule au fond de notre âme.
À chacun sa porte d'entrée. Pour l'un, ce sera la beauté de la nature, pour un autre, la musique, pour un autre encore, la prière et le silence. Évidemment, nous ne devons point nous contraindre à toujours être joyeux. Il suffit de croire que la « joie imprenable » demeure au fond de notre être. Alors, dans des périodes de deuil ou d'angoisse, nous saurons qu'elle ne nous abandonne pas.
Notre tâche, c'est de parvenir toujours au contact de celle-ci en nous ouvrant aux petits bonheurs du quotidien : la joie de vivre, de travailler, de faire des rencontres, de bavarder avec quelqu'un, de partager un repas. Car il importe de savoir que le fait de goûter à une multitude de petites joies, parfois invisibles au quotidien, est le chemin vers la « joie parfaite », cette haute expérience dont parle Jésus.
Lorsque la joie nous traverse, notre coeur se dilate. C'est alors que nous nous ouvrons, non seulement à Dieu, mais aussi aux êtres humains autour de nous, à la beauté de la nature, et aux nombreux présents que Dieu et les hommes nous offrent chaque four. Pour notre bonheur.
P. Anselm Grün, moine bénédictin, à l'abbaye de Münsterschwarzach - D
Prier n°334 Septembre 2011
http://www.prier.presse.fr/
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