Abandonnée la cruche ! Plantée là
! Pourtant, la Samaritaine l’a
bien portée jusqu'ici, jusqu’au puits, afin de la remplir et de la ramener pleine, à la maison.
Mais la voilà
délaissée, inutilisée, inutile…
« cruche »
!
C’est qu’une eau meilleure que celle du puits de Jacob a jailli et nul besoin de
cruche pour la recueillir !
Comme Moïse pour Cippora, la jeune bergère qu’il délivre, avec ses compagnes, des bergers voulant les contraindre à puiser pour eux et qu’il épousera, inaugurant ainsi la tradition biblique des mariages autour du
puits, le Christ a puisé
lui-même pour cette femme. Il a fait couler sa vie en elle, abreuvé la terre asséchée et assoiffée de son cœur : «
Ce Messie que tu attends, Je le suis, moi qui te parle. » (*)
Et la voilà
transformée, éblouie, portant à
son tour la source jaillissante, capable d’étancher toute soif : Ô
changement inattendu ! Cette femme qui au commencement ne
comprenait rien, voilà
qu’elle enseigne les autres !
Alors…
L’eau du puits, la cruche ! Voilà qui est bien loin de
ses préoccupations !
Car ne compte plus désormais pour elle que la promesse de Jésus.
Et elle va, offrant gratuitement ce qu’elle a reçu gratuitement : le don de cette Présence
survenue au désert de sa vie.
Mais seule la vie donne la vie : puisse l’Esprit,
par la parole de la femme de Samarie, nous ouvrir aujourd’hui à la Rencontre, qui nous fera nous aussi « source
des jardins et puits d’eau vive »
!(**)
* Évangile selon saint Jean, chapitre 4, verset 26
** Cantique des cantiques, chapitre 4, verset 15
Sœur Christiane-Dominique et ses sœurs, moniales de Langeac
carême dans la Ville
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire