18 décembre 2013

L'ANNONCE AUX BERGERS




L'annonce aux bergers, 15ème s., Jura


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Un berger tend l’oreille pour écouter le message de l’ange. Il porte une tunique courte à capuche, vêtement des paysans du XVème siècle, avec à la taille une besace. On devine qu’il s’appuie sur le bâton qu’il utilise pour guider son troupeau et pour éloigner les prédateurs. A ses pieds, son chien lève lui aussi la tête et tend l’oreille. Au-dessus du berger, on aperçoit deux moutons : au XVème siècle on ne sait pas rendre la perspective, les éléments sont placés en hauteur et plus ils sont élevés, plus ils sont en arrière-plan. Ils ont chacun une posture bien différente. Celui du bas broute sans se préoccuper de ce qui se passe. Celui du haut, comme, le berger et le chien, lève la tête et écoute. Enfin dans l’angle supérieur gauche du bas-relief, un arbre magnifique, porte au cœur de ses feuilles des fruits ronds que l’on imagine facilement gorgés de vie.

Revenons maintenant au berger. Il fait partie des humbles, voire même des exclus de la société juive de l’époque, car il est souvent en contact avec des animaux jugés impurs. Cela ne l’empêche pas d’avoir l’oreille attentive aux paroles du messager de Dieu. C’est en effet aux petits et aux humbles que Jésus va s’adresser prioritairement durant toute sa vie publique.
Le chien lui aussi écoute. Mimétisme avec son maître diront certains. Pas seulement ! Il nous rappelle que la Bonne Nouvelle concerne l’ensemble de la Création et pas uniquement l’Homme. On peut aussi y voir une affirmation que la bonne nouvelle est adressée à toute l’humanité, en référence à l’épisode où une femme païenne demande à Jésus de guérir sa fille (Mt 15, 22-28). Alors qu’il lui répond qu’il n’est pas bien de donner le pain des enfants (le peuple juif) aux chiens (les païens ou non-juifs), elle ose lui affirmer que les chiens mangent les miettes qui tombent de la table. Devant une telle foi, Jésus est ébranlé et lui annonce que sa fille est guérie.
Quant aux moutons, ils nous montrent la liberté de l’Homme dans la réception de la bonne nouvelle. Chacun de nous est libre de ne pas la recevoir et de continuer sa vie sans elle. Mais si l’on choisit de l’écouter, il faut se rappeler qu’écouter est plus qu’entendre, c’est aussi mettre en pratique.

Bertane Poitou, déléguée diocésaine, Sainte-Croix-CH
jesus.catholique.fr

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