6 décembre 2013

COMME UN PETIT ENFANT CONTRE SA MÈRE




By Giovanni Segantini, 1858-1899


"Mon âme est en moi comme un enfant,
comme un petit enfant contre sa mère." Psaume 130

La prière a un temps, son propre temps, qui n’est pas le temps des projets, ni des affaires. Dans le travail, la vie familiale, on fait des projets, on essaie d’organiser un minimum son futur. Plan de carrière. Plan de réalisation des travaux engagés, que l’on voudrait mener à terme, avant telle échéance, avant de se marier, avant d’avoir des enfants, avant la retraite, avant de mourir. Plan d’assurance-vie. Tout cela appartient au rythme de la vie. Le psalmiste veut s’affranchir de ce temps-là. Non pas qu’il serait vain ou répréhensible de prévoir le futur. Lui-même sans doute organise son temps à sa manière.
Mais pour être disposé à la prière, il s’agit d’arrêter la course, l’affairement, la préoccupation pour ce qui vient après. Faire tomber tout ce bruit des horloges et des calendriers, où l’âme est loin de chez elle, comme en pays étranger, perdue dans le futur. Car son lieu, c’est le présent. Oublier le temps des ambitions, des grands desseins, des merveilles, pour libérer un autre temps. Non pas celui du projet, mais le temps de l’attente : « Attends le Seigneur, maintenant et à jamais. » Comme le petit enfant tout contre sa mère, l’âme repose, égale et silencieuse, dans la confiance. Elle ne court plus essoufflée vers une vie qui n’est pas la sienne. Mais elle se recrée au présent en respirant d’un souffle d’Esprit Saint.
Jésus, tu nous invites à accueillir aujourd’hui le Royaume de Dieu comme un petit enfant. Tu es pour nous la porte du Royaume. Ne nous laisse pas errer dans le futur en t’espérant demain. Tu es présent ici aujourd’hui parmi nous.

Frère Pascal Marin, dominicain
in  Psaume dans la Ville
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Tu t’approches de lui, et tu t’éloignes de lui, quand lui ne cesse d’être proche de toi. Tu t’avances vers lui, enthousiaste, et puis tu t’arrêtes, tu recules, tu hésites, tu te révoltes, tu t’égares. Mais lui, il reste là, proche, disponible, aimant. Fidèle. Tu crois que tu t’es perdu ? Tu crois que tu es perdu ? Mais non ! Tu es simplement en train de marcher, de prendre un peu le large. Tes révoltes sont des combats d’enfant. Tu prends du champ, pour te prouver à toi-même que tu es libre.
Tu passes d’un frais herbage à un désert aride.Ps.22,1  Mais lui, il veille sur tes pas et accompagne ta route, comme le berger du psaume.

Fr. Nicolas Tixier, dominicain
Avent dans la Ville
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Dès cette vie, nous avons en nous une participation à la résurrection du Christ. S’il est vrai que Jésus nous ressuscitera à la fin des temps, il est aussi vrai que, dans un certain sens, nous sommes déjà ressuscités avec lui. La vie éternelle commence dès maintenant, elle commence tout au long de la vie qui est orientée vers ce moment de la résurrection finale. Et nous sommes déjà ressuscités, en effet, par le baptême, nous sommes insérés dans la mort et la résurrection du Christ et nous participons à la vie nouvelle qui est sa vie. C’est pourquoi, dans l’attente du dernier jour, nous avons en nous une semence de résurrection, une anticipation de la pleine résurrection que nous recevrons en héritage. C’est pour cela aussi que le corps de chacun d’entre nous est un reflet de l’éternité, et qu’il faut donc le respecter ; et surtout, il faut respecter et aimer la vie de ceux qui souffrent, pour qu’ils sentent la proximité du Royaume de Dieu, de cette condition de vie éternelle vers laquelle nous marchons. Cette pensée nous donne de l’espérance : nous sommes en chemin vers la résurrection. Voir Jésus, rencontrer Jésus : voilà notre joie ! Nous serons tous ensemble – pas ici, sur la place, de l’autre côté – mais joyeux avec Jésus. Voilà notre destin !

Catéchèse sur la résurrection de la chair  Pape François, 3/12
Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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