15 novembre 2013

AU NOM DE TES ENFANTS




By Giovanni Segantini, 1858-1899



"Soutiens ma cause : défends-moi, en ta promesse fais-moi vivre !"  Psaume 118
Mon Dieu, soutiens notre cause, défends-nous, en ta promesse fais-nous vivre. Enfin. C’est toi qui nous as dit que l’humain pour devenir humain devait se décider pour la parole, contre la violence. C’est cette décision qui le fait sortir de la brutalité.
Comment est-ce possible, mon Dieu, que nous ayons oublié que ta force s’est affirmée au septième jour du monde : dans la douceur du repos et de la contemplation du monde fait pour l’humain, pour la femme comme pour l’homme, à égale condition de dignité. Oui, ta force n’est pas dans la brutalité qui massacre des vies, des espérances, des avenirs, mais elle se niche dans ce retrait bienveillant où tu te tiens, nous confiant ton Nom et le monde que tu fis. Mon Dieu, tu es un Dieu désarmé. Est-ce pour cela que tu ne te montres pas ? Toi qui es pourtant notre seul secours dans la détresse, notre seul défenseur face à l’ennemi et à l’agresseur.
Je t’en supplie, au nom de tes enfants, pourrais-tu cesser de te taire, pourrais-tu dire ta colère face à qui fracasse l’humanité, devant qui détruit des corps, des cœurs, des histoires, des familles et les condamne à la misère.
Seigneur, réveille-toi ! Ne nous laisse pas.
Et comme nos cœurs saignent devant notre impuissance, relève-nous, que nous travaillions pour la justice, que nous pratiquions ta miséricorde et que nous t’aimions humblement.
Soutiens notre cause, défends-nous, fais nous vivre, selon ta promesse.

Sœur dominicaine Véronique Margron, théologienne
in psaumedanslaville.org


*****


Dans l’histoire de la philosophie et de la théologie, on trouve bien [des] explications face auxquelles on est toujours ramené au même constat : la présence du mal dans le monde est un mystère que nous ne comprenons pas pleinement et auquel aucune religion n’apporte une réponse pleinement satisfaisante. Cela dit, (...) finalement, le plus important n’est pas d’expliquer le mal, mais de s’en libérer.
(..) Jésus le lieu de la réponse de Dieu, Jésus en effet affrontera l’obscurité totale sur une croix, manifestant ainsi la présence de Dieu auprès de toute personne et de tout peuple affrontés au non-sens de l’histoire et au mal radical, absurde.
Dans la victoire de Jésus sur la mort, le chrétien entrevoit que quelque chose d’autre a commencé et quand le chrétien, dans son combat contre la mal, est tenté de laisser tomber les bras, il se souvient qu’au matin de Pâques une tombe a été trouvée vide. Quoi qu’il faille dire de l’origine et de la nature du mal, si sérieuse que soit la signification qu’il revêt pour nous, une chose est certaine : Dieu a brisé le mal et son empire en Jésus-Christ. Aux chrétiens donc de continuer le combat de l’Évangile à la suite de Jésus qui guérissait les malades et pardonnait les péchés. La vie de Jésus engage le chrétien, nourrit son espérance et donne sens à sa vie, une vie toujours menacée par l’absurdité du mal.

P. Jean-Paul Sagadou, assomptionniste ; 
extraits de l'article paru dans le quotidien burkinabè l’Observateur Paalg, 2012
in croire.com

Aucun commentaire: