L'Annonciation, Fra Angelico, 1395-1455 |
On dit qu'au temps de l'invasion musulmane de la Terre Sainte un ange, une fois encore, descendit du ciel à Nazareth, non pour y porter l'annonce à Marie, mais pour emporter en des lieux plus dévots sa maison. Certains, érudits et critiques, ajoutent en commentaire que ce ne fut pas l’œuvre d'anges célestes mais des « Angeli », famille noble de croisés italiens qui retournant définitivement de Terre Sainte en arrachèrent, pierres à pierres, ce trophée.
Il y eut un
temps, en effet, et ce temps advient toujours dans l'histoire des hommes, où, sous l'or, le marbre et l'encens,
sous les sermons et les commentaires, le fiat de Marie fut muré et enseveli. Enseveli le fiat de Marie, tant et si bien
que le pauvre qui, au risque de sa vie, était parvenu à Nazareth, s'y agenouillant, n'entendait, par ses
oreilles et jusque dans son cœur, qu'un tintamarre d'éloges qui lui obstruaient l’accès au vrai sanctuaire.
Alors, par une
nuit d'encre, en compagnie de quelques anges, cet "ange", en fait saint
Joseph, s'échappa du ciel et déroba, tel un maraudeur, la maison de
Marie à cette vanité dévote. Il fallait que la pureté du fiat de son épouse à Dieu resplendisse toujours et continue d'enchanter le cœur des pauvres.
[...]
Mais, au creux
de Nazareth, en y dérobant la
maison sainte, Joseph dévoila un
bien encore plus précieux :
l'espace de silence recueilli, au centre duquel Marie se tenait lorsque l'ange
Gabriel, s’arrêtant sur le bord et n'osant aller plus avant, lui fit son
annonce.
Auteur
inconnu (extraits)
mariedenazareth.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire