"Qui nous roulera la pierre ?" se demandaient les femmes à l'aube de Pâques. Nous dressons des pierres pour nos morts, des pierres-abris pour eux, pierres-séparations pour les survivants. Des pierres qui inscrivent dans l'espace la distance creusée par la mort, l'absence, le silence. Nos parcours sont jalonnés de ces pierres, de plus en plus d'amitiés ou d'amours perdus au fil de notre vieillissement. Qui nous roulera la mort ?
Il est des pierres dressées et scellées de mains d'hommes,
pierres-remparts. pierres-murs, qui écrasent, enferment, pétrifient la volonté
et paralysent le courage. Et des pierres-projectiles qui atteignent autrui,
blessent, détruisent. Et des pierres charriées par la vie, de plus en plus
d'alluvions de souffrance, de deuils, d'échecs, qui engloutissent l'espoir et
noient l'avenir. Qui nous roulera le désespoir ?
Il nous arrive de devenir pierre à notre tour, pierre-boule, intouchable,
pierre-mousse, incognito, qui s'installe à demeure et se couvre de terre, pour
éviter d'être roulée par d'autres. Pierre immobile et indifférente aux autres,
pierre végétative sans autre désir que celui de ne pas souffrir ou de ne pas
manquer. Qui nous roulera la mort ?
Au matin de Pâques, l'inconcevable se fait jour : la pierre n'a pas rempli
son office, elle n'a pas retenu le mort. Le mort s'est relevé. La pierre est
roulée. La mort est roulée par la résurrection.
La mort est roulée, mais nos yeux peinent à le voir, et nos coeurs
incrédules restent figés. Les disciples au matin de Pâques ont eu le bonheur de
rencontrer le Vivant. Pour nous, il ne reste que la pierre roulée comme fragile
et ambigu témoignage que l'impossible n'existe pas. Avec, parfois, l'impression
fugitive d'avoir rencontré le Vivant et d'avoir vu roulées des pierres que l'on
disait immuables...
La mort est roulée, et pourtant subsiste la petite, dernière ennemie, qui
distille le doute et les angoisses. Jésus a vaincu la mort. Vaincra-t-il notre
peur ? Qui nous roulera la peur?
Mars 2005 ; Elisabeth
Parmentier - Pasteur dans l'Eglise luthérienne, maître de conférence à la
faculté de théologie protestante de Strasbourg
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L’Évangile nous dit alors que les femmes commencèrent à trembler, qu’elles ressentirent une grande joie, et qu’enfin elles se mirent à courir pour aller porter la nouvelle aux apôtres. (Mt 28, 8-10) Voilà trois attitudes que nous devrions nous aussi avoir, si nous pensons à ce qu’est la Résurrection. D’abord la crainte, la crainte qui n’est pas la peur (Jésus dira de ne pas avoir peur), qui pousse au respect et à l’adoration, devant la grandeur de Jésus. Ensuite la joie qui remplit le cœur. La Résurrection de Jésus est l’assurance de notre propre résurrection, l’assurance de la victoire sur la mort. Enfin, elles coururent, c’est-à-dire qu’elles ne pouvaient pas attendre pour partager cette joie. Nous ne pouvons pas garder cette bonne nouvelle pour nous, nous ne pouvons que la transmettre autour de nous.
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L’Évangile nous dit alors que les femmes commencèrent à trembler, qu’elles ressentirent une grande joie, et qu’enfin elles se mirent à courir pour aller porter la nouvelle aux apôtres. (Mt 28, 8-10) Voilà trois attitudes que nous devrions nous aussi avoir, si nous pensons à ce qu’est la Résurrection. D’abord la crainte, la crainte qui n’est pas la peur (Jésus dira de ne pas avoir peur), qui pousse au respect et à l’adoration, devant la grandeur de Jésus. Ensuite la joie qui remplit le cœur. La Résurrection de Jésus est l’assurance de notre propre résurrection, l’assurance de la victoire sur la mort. Enfin, elles coururent, c’est-à-dire qu’elles ne pouvaient pas attendre pour partager cette joie. Nous ne pouvons pas garder cette bonne nouvelle pour nous, nous ne pouvons que la transmettre autour de nous.
Enfin, regardons un peu la réaction des chefs des prêtres (Mt 28, 11-15). On peut penser
que, devant le fait de la Résurrection de Jésus, ils devraient enfin avoir la
foi. Et pourtant ce n’est pas ce qui va se passer. Quand on a décidé de fermer
son cœur à Jésus, les plus grands signes ne sauraient rien y faire. La seule
chose dont Jésus a besoin pour entrer dans notre cœur, est que nous le lui
ouvrions, ne serait-ce même que l’entrouvrir. Cela dépend de nous, et les plus
grands signes ne peuvent le faire à notre place.
catholique.org, méditation
quotidienne
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