"Bethléem" by Arcabas, peintre contemporain d'art sacré, Isère |
Le rôle
de Marie dans sa mission maternelle ne s'arrête
pas à la dimension historique de sa responsabilité
par rapport au Fils du Très-Haut qu'elle a engendré
par l'action de l'Esprit-Saint, qu'elle a enfanté
et éduqué. Sa maternité de grâce
se poursuit dans le fait d'engendrer le Christ dans le cœur
des nouveaux disciples. [...]
Cette réflexion
sur Marie Mère de l'Église en croissance nous amène
à reconsidérer le rapport de l'Église
au monde qui a trop souvent été compris d'une manière trop exclusivement dialectique : ou
bien l'Église fuit le monde enténébré,
ou bien l'Église s'épuise dans le monde pour le transformer malgré
lui.
Cette vision de la croissance et de
l'engendrement nous pousse à voir les choses plus justement et plus profondément.
C'est ce que nous rappelle le père Michel Corbon :
« L'Église n'est pas seulement dans le monde, localement et temporellement. En vérité, c'est le monde qui est dans l'Église comme dans le sein maternel où il est en gestation jusqu'à ce qu'il naisse, transfiguré, dans le Royaume. C'est en ce sens, positif et gonflé d'espérance, qu'il faut entendre le gémissement de l'Église qui nous vient des premières générations chrétiennes : "Que passe ce monde et que vienne ta grâce !" »(*).
L'Église
ne maintient pas avec le monde un rapport de confusion ou d'opposition, mais de
gestation (Rm 8). L'évangélisation
et la nouvelle évangélisation
ne peuvent se concevoir sans cette vision d'une Église corps du Christ qui naît et renaît
dans l'amour et le feu de l'Esprit-Saint pour la Gloire du Père.
(*)
CORBON, Michel, Cela s'appelle l'aurore. Homélies
liturgiques, Éditions des Béatitudes
Père
Mario Saint-Pierre, prêtre et théologien,
"Marie,
Mère de l'Église
en croissance"
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