Je crois que c'est Jean qui a communiqué à Luc la plupart des choses que celui-ci nous dit. Regardons tout ce que saint Luc nous raconte sur le début de la vie de Jésus : l'Annonciation, la Visitation, Bethléem, la naissance, toute la vie cachée ? Qui est-ce qui a été témoin de la vie cachée ?
Luc est un historien et il a une très bonne intelligence ; et il nous
prévient, dans le Prologue de son Evangile, qu'il veut dire les choses depuis
le commencement (Lc 1,2-3). Il veut donc avoir des témoins. Or qui est-ce qui a
été témoin du point de départ ? Il n'y a qu'un seul témoin : c'est Marie. Et
qui est-ce qui a reçu Marie ? C'est Jean. Il est donc facile de comprendre que
Luc a beaucoup reçu de Jean. Je ne dis pas qu'il a tout reçu de lui, mais Jean
est tout de même sa source principale. Du reste, si nous avions été à la place
de Luc, intelligents comme Luc, nous aurions tous fait ça.
Mettons-nous un instant à la place de Luc : Marie, sans doute, vit encore,
elle est chez Jean ; Luc, lui veut écrire un Evangile plus complet que celui de
Marc et de Matthieu. Que va-t-il donc faire ? Il va trouver la source, cela va
de soi. Les intellectuels, aujourd'hui, savent bien trouver les vieux
manuscrits. S'ils apprennent qu'il y a, dans une bibliothèque, un vieux manuscrit
étonnant que personne n'a encore consulté, ils n'hésiteront pas à faire des
kilomètres et des kilomètres, à prendre un temps considérable pour essayer de
comprendre un peu ce manuscrit. Et quand ce ne serait pas un écrit, mais une
source qui est ainsi cachée, que ne ferait-on pas ?
Le coeur de Marie n'est pas un document, c'est une source. « Elle gardait
dans son coeur » la parole de Dieu (Lc 2,19 et 51).
Père Marie Dominique
Philippe
Extraits de «Suivre l'Agneau»,
éd. Saint Paul 2005
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